À Champvent
Olivier Chautems est comblé par la façon dont les vendanges – précoces – ont pu se dérouler: «La maturité des grappes était parfaite au commencement de la récolte, les grains étaient beaux et les pépins brunis, gage d’une belle plénitude. Les sondages étaient bons et tout était stabilisé. Etonnamment, le vigneron contrôle aussi la couleur des feuilles et il aime attendre que les tons d’automne arrivent.»
Belle année 2022
Du côté de la météo, les planètes étaient également bien alignées et une majorité de la récolte a pu se faire avant les pluies de fin septembre. Il ne reste actuellement que quelques parcelles tardives à couper ici ou là. La vendange se fait en fonction de la maturité des grappes à savoir dans l’ordre pour Champvent : Pinot Noir, puis Gamay, Garanoir, le Chasselas vient ensuite et les spécialités comme les Gamaret, Merlot ou Divico sont cueillis en dernier. Les quotas autorisés ont été respectés et la quantité récoltée représente environ 90% d’une année normale. Les cépages traditionnels de la région ont révélé de bons sondages: en moyenne, 80 pour le Chasselas, 95 pour le Gamay et 98 pour le Pinot Noir», précise encore Olivier Chautems.
Adaptation après la grêle
Le vignoble de Champvent a été grêlé en 2021 sur près de 80% de sa surface. Les dégâts étaient élevés et le millésime modeste en quantité. Les ceps et les branches touchés en 2021 étaient du coup plus fragiles que d’habitude et il a fallu adapter la taille mais la chance était du côté des vignerons qui ont constaté que la sève des bois avait bien pu circuler offrant ainsi de très bons sondages.
Le temps du travail en cave va arriver. Des levures seront généralement ajoutées avant la première fermentation en fonction de ce que souhaite le caviste; pour que la fermentation n’intervienne pas trop vite, la cave et les cuves peuvent être chauffées. L’œnologue travaillera alors son vin pour qu’il soit à sa convenance avec une légère acidité pour la garde du millésime.
À Arnex
Frédéric Gauthey, du domaine de l’Orme à Arnex, confirme qu’il s’est rapidement rendu compte que l’année serait précoce pour la vigne, le temps était sec et chaud et la floraison est arrivé plus vite que d’habitude. «On peut considérer qu’on a eu un mois d’avance. Il faudra peut-être s’y faire à l’avenir. A Arnex, on n’arrose pas, les vignes sont relativement vieilles et vont chercher ce qu’il leur faut dans les profondeurs. Ce n’est pas le cas pour les vignes de la commune d’Orbe dont je m’occupe. Sur la parcelle de Saint-Claude, le Divico présente une très belle récolte mais les autres parcelles sont en restructuration. Elles ont été arrachées et seront replantées avec du Divona (nouvelle variété), du Chasselas et du Gamay.»
Le bonheur «Je suis un vigneron heureux et comblé, assure Frédéric Gauthey, j’ai vécu une très belle année. J’aime le haut de gamme et j’ai la chance de suivre tout le processus de la plantation du cep à la commercialisation de mes bouteilles. J’attends toujours que tout soit au top pour vendanger et il m’arrive de récolter quelques jours après mes collègues. Pour cette année je vais privilégier les mono-cépages qui se révèlent excellents lors des années comme 2022 sans oublier bien sûr l’assemblage Arnoir que les clients réclament et un autre mélange qui change chaque année.»