Un espace créatif pour contrer la misère sociale de la jeunesse

Maison des Jeunes – Le centre de loisirs et d’occupations MDJO continue à faire ses preuves. En bon acteur de la ville, il tient à garder son élan de motivation en 2021. Rencontre.

C’est dans cette maisonnette, sur les hauts du chemin qui mène au Puisoir, que je rencontre Demetrio Varela. Il est l’un des responsables de la structure. Le temps d’un café et d’une bonne discussion, il me détaille le concept de la MDJO: une structure communale, chapeautée par une association de jeunes et d’employés communaux. La MDJO se veut multigénérationnelle.«Les plus jeunes viennent pour participer aux activités et ceux qui ont déjà pris de la bouteille apportent leur propre expérience, une dimension créative avec des élans d’idées, des projets à mettre en place. C’est une excellente façon de créer une synergie positive entre les différents acteurs de la ville», amorce le responsable. Interview.

Quelle est la mission de la MDJO?

Les objectifs sont multiples. Il s’agit de proposer  une structure de loisirs et d’occupations pour les jeunes, qui sont parfois désarçonnés par le manque d’activité culturelle dans la région.

Il existe une misère sociale qui affecte la jeunesse. À défaut de ne pas trouver de loisirs constructifs pour canaliser leurs émotions, des jeunes sombrent dans des schémas autodestructeurs. C’est une jeunesse qui s’empêtre dans la violence pour pallier à une détresse trop souvent silencieuse. Face à ce constat, il s’agit de mettre à disposition un espace créatif dédié à la libre expression et d’offrir la possibilité de joindre ses forces à un collectif pour s’exprimer à travers des projets concrets. C’est une occasion de donner du sens à ses actions et canaliser son énergie dans un environnement constructif.

Un autre objectif est de préparer les jeunes à la vie active, encourageant leur participation à une échelle communale. Les jeunes Urbigènes peuvent se sentir concernés et impliqués dans les décisions qui concernent la ville d’Orbe, sur le plan culturel et même politique. Cette participation active a vraiment pris de l’ampleur ces cinq dernières années.

Cet espace de création doit demander de nombreuses ressources. Quels sont vos moyens de subsistance?

Cette structure découle du besoin d’avoir un lieu d’expression, dédié à la culture et au partage. Pour mettre tout cela en place, c’est vrai qu’il faut aussi des fonds. La commune soutient financièrement l’activité par des subventions. Il y a également différentes structures du canton de Vaud, comme la Loterie romande, qui débloquent des fonds pour financer la culture et apporter cette aide à la jeunesse.

Comment s’organise la Maison des Jeunes à l’interne?

La MDJO ouvre ses portes en 2003, à la suite d’une discussion du Conseil communal. Depuis, elle a doublé sa surface et son équipement disponible. A l’heure actuelle, ce sont trois responsables qui garantissent son bon fonctionnement.

Virginie se charge des animations. Conseillère en orientation professionnelle, elle aide également les jeunes à se mettre en perspective pour leur avenir. Nous avons aussi une assistante socio-éducative qui organise des ateliers pour les 8 à 13 ans. Plus que des animateurs, une vraie relation s’installe au fil des années. Il y a un retour humain très positif et j’en vois les répercussions maintenant, après des années d’effort collectif. Quelque part, c’est un laboratoire social, à la rencontre de l’autre.

Quels sont les futurs projets de l’association ?

Présent sur la scène Urbigène, la MDJO désire interagir avec les collectifs locaux qui opèrent dans nos quartiers. Même si la tâche s’avère parfois compliquée, nous avons la motivation d’entamer de nouvelles collaborations. Des initiatives, telles que la restauration du petit terrain de foot, le CITY STADE, devant le collège de Chantemerle, ont déjà porté leurs fruits.

La MDJO est aussi motivée à la perspective de réaliser plus d’activités en extérieur. Elle décide de commencer petit, en organisant «l’Orbe Estival» sur l’Esplanade du château. Durant trois mois de l’été, une scène accueillait des musiciens et les foodtrucks étaient de la partie pour le plaisir des papilles. Le projet allait de pair avec la réanimation de la Tour carrée du château, équipée d’un bar pour l’occasion.

Mesures COVID obligent, le maintien du festival implique une équipe motivée sur place. Ils ont travaillé une centaine d’heures pour assurer les normes sanitaires, mais le résultat est là. Quelques lacunes dans l’organisation, mais il en ressort une aventure humaine positive et l’équipe espère réitérer l’expérience cet été.

Qui peut rejoindre la MDJO?

C’est un centre d’accueil sans distinction. Nous voulons éviter l’élitisme, tant artistique que culturel. Peu importe d’où tu viens, ton passé et tes origines ne sont pas des critères. C’est l’occasion de tisser des liens, de créer ensemble.

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