Jean-François Nicolet – sport paraplégique : Comment positiver après un accident majeur !

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Jean-François Nicolet – sport paraplégique : Comment positiver après un accident majeur !

Eté 2000, exercice pompier de varappe dans les «rapilles» de Saint-Loup, vers les 20 h. Jean-François Nicolet déroche d’une bonne vingtaine de mètres et se retrouve pendu au niveau du bassin au bout de sa corde, à tutoyer la mort à environ 30 centimètres du sol.

Les conséquences physiques de ce solide pépin sont multiples: perte de sensibilité dans tout le bas du corps, énormes difficultés motrices, équilibre aléatoire, perte totale d’autonomie dans l’obscurité, tout ceci, sans parler des moult séquelles internes.

Suite à cet événement, il en a fallu du courage et de l’abnégation au bonhomme pour affronter une vie bien différente qui s’ouvrait désormais à lui!

Il faut cependant savoir que ténacité, cran et persévérance sont des éléments qui font partie de son ADN, qu’il est un de ces gars dont on dit dans notre bon canton de Vaud que «Tu peux toujours lui taper sur la tête, c’est les pieds qui s’enfoncent!»

C’est peut-être dans cet adage qu’il a puisé l’obstination, la pugnacité et le courage qui ont, tous ces éléments intelligemment conjugués, fait qu’aujourd’hui notre Jean-François est quasi qualifié pour aller participer aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 dans la catégorie «Tir à air comprimé à 10 m. et au petit calibre à 50 m.».

Il porte avec une modestie tout empreinte de malice et d’optimisme des heures, des jours, des semaines voire des mois d’introspection qu’il a dû s’imposer pour en arriver aujourd’hui au niveau de perfection qu’il a atteinte dans la pratique du sport qui est désormais devenu pour lui une raison de survivre, ceci dit sans qu’il n’oublie ne serait-ce une seconde tout ce qu’il doit à sa famille et à ses proches.

Comme il le dit aussi poétiquement que pragmatiquement:
– Il m’a fallu travailler sur la mécanique !

Il cause ici de manière générale, mais quand il explique les méandres du travail qu’il s’est imposé intellectuellement pour maîtriser les moindres de ses réactions, sentiments, contradictions ou douleurs, le terme d’orfèvrerie fine serait mieux adapté.

Quand il pratique son hobby désormais qualifiable de «haut de gamme», il entre dans une bulle hermétiquement caparaçonnée et il semble que la terre pourrait s’écrouler autour de lui qu’il n’en prendrait pas conscience tout de suite.

Il ne fait qu’un avec son arme, ne ressent plus de souffrances, n’entend plus rien, ne voit plus rien d’autre que le centre de sa cible. En un mot comme en cent, il vit en dehors du temps.

Juste impressionnant. Il avoue même qu’il ne tire que sur «ordre de son coeur»; plus prosaïquement: en fonction de ses battements.

A ce sujet il précise:
– Celles et ceux qui font du biathlon, par exemple, s’arrêtent en cours d’épreuve, se couchent à plat ventre après un sprint effréné pour tirer et, le temps de se mettre en position, parviennent, grâce à la maîtrise qu’ils ont sur leur fonctionnement interne, à diminuer, l’espace d’un ordre à leur cerveau, d’environ 40, le nombre de leurs pulsations cardiaques.

Rien n’est laissé au hasard à ce niveau en ce qui concerne aussi le matériel. Par exemple, les cartouches utilisées en compétition sont toutes pesées l’une après l’autre par le concurrent et sont triées au milligramme près, toute différence de puissance au départ du tir due même à une très minime quantité de poudre pouvant influencer la trajectoire du projectile!

chaque coup qui part est un combat !

Il fallait y penser à celle-là…!
– Tu sais, me dit toujours taquin l’ami Jean-François, chaque coup qui part est un combat !

J’avoue, la main sur le coeur, que j’ai eu l’extrême privilège de rencontrer un paraplégique heureux.

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