Il court, il vole… et surtout il joue, Lyam ! A 14 ans à peine, le jeune virtuose d’Orny promène déjà son violoncelle aux quatre coins du monde. Rencontre.
C’est dans sa chambre de musique, au sous-sol d’une coquette villa d’Orny, que l’on rencontre un garçon au parcours particulier. Lyam Chenaux vient d’avoir 14 ans et il a déjà connu les aéroports, les hôtels, les grandes salles de concert et les honneurs: il ne compte plus les titres qu’il a reçus aux quatre coins du monde. Difficile d’embrasser d’un coup d’oeil l’ensemble de son parcours, tant les récompenses et les distinctions sont nombreuses sur son curriculum vitae. On peut y lire les endroits qu’il a fréquentés, pour un concours ou un concert: Lausanne, Bienne, Sion puis assez vite Vienne, Paris, Berlin, la Norvège, la Serbie, l’Italie, Dubaï, Singapour, et bientôt l’Australie, le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine, le Chili…
Au chapitre des anecdotes, Lyam se rappelle en particulier un concert en extérieur avec l’ensemble des Ministrings à Montecatini Termo, en Italie: au beau milieu, un orage éclata, obligeant l’orchestre à se réfugier avec les spectateurs sous les arcades d’un somptueux bâtiment… sans arrêter de jouer!
Explorateur en musique
Pour l’heure, Lyam, qui vient de rentrer d’un concours très relevé en Hongrie, ne va pas tarder à repartir pour l’Allemagne. Ses parents estiment qu’il quitte la maison familiale environ trois mois par année. L’organisation de ses activités musicales est l’affaire de la famille; Alice, sa maman, s’occupe de ses déplacements.
Mais ses talents ne s’arrêtent pas à la musique, puisque Lyam est actuellement inscrit aux programmes du gymnase (option spécifique maths-physique), avec deux ans d’avance, dans une école privée qui lui permet de suivre ses études en parallèle de son parcours musical.
Pour compléter le tableau, notons qu’il a aussi pratiqué le hautbois, le piano et la guitare, et explore les sonorités de tout ce qui lui tombe sous la main. Le travail n’est pas étranger à son succès, mais l’oreille absolue lui a été donnée en prime. Mémorisant sans grande difficulté les différentes oeuvres qui lui sont proposées, il se laisse aussi aller à l’improvisation à ses moments perdus, pour explorer les musiques actuelles ou les musiques du monde. Ses journées sont donc bien occupées par la musique – avec une moyenne de trois heures par jour –, ses études et quelques loisirs dont le cyclisme, sa passion de la formule 1 ou encore pour les échecs, où il défie son père, – qu’il lui arrive de battre.
Pieds sur terre
En se tournant sur son (court) passé, le jeune homme se rappelle que c’est au conservatoire de Lausanne, à l’âge de cinq ans, qu’il a eu le coup de coeur pour le violoncelle. Il en commença l’étude aussitôt et, aujourd’hui, il ne se sépare pas de son instrument, fabriqué par Georges Adolphe Chanot, à Manchester, en 1909, – soit cent ans tout juste avant la naissance de son actuel propriétaire.
Lyam conserve un regard léger sur son parcours et n’hésite pas à exprimer sa chance de vivre de telles expériences à son âge. Malgré tout, il se sent vivre une vie d’adolescent comme les autres, avec des parents bienveillants, une soeur qui atteint déjà de solides performances en natation artistique et des copains qui le relient à la vie simple de nos contrées. Souhaitons que notre région lui donne bientôt l’occasion de montrer l’étendue de son talent hors normes.