REPRISE – PluSport Handicap adapte des activités sportives en partenariat avec des salles et clubs de la région. Depuis une dizaine d’années, le mur de grimpe de Chavornay accueille un groupe de trois à huit élèves devenus des expérimentés de l’escalade. Après deux ans de pause Covid, les cours ont repris vendredi 3 septembre.
Les participants étaient unanimes, la grimpe leur a manqué, ils étaient heureux d’être là. Seul bémol, le groupe n’était pas au complet. Les élèves comme les moniteurs sont attachés les uns aux autres, en amitié comme sur le mur. Les élèves vivent dans différentes institutions, d’où l’importance de ces vendredis qui leur permettent de se retrouver entre initiés, hors de leur cadre habituel. Une camaraderie solide construite sur la confiance réciproque s’est nouée à force de s’assurer les uns les autres.
Contrôle autocontrôle
Cette formule désigne le contrôle du matériel entre le grimpeur et celui qui l’assure depuis le sol. Les moniteurs Claudio et Emiliano sont si fiers de leurs élèves qu’ils soulignent que les grimpeurs ont forcément perdu de la force et de l’aisance après deux ans d’arrêt. Novice, j’ai vu des gens autonomes aux gestes précis, nouant et contrôlant les cordes et autres matériels. Ils grimpent avec style, se confondant avec les autres utilisateurs. «Ici on est comme tout le monde, on ne voit pas de différence quand on grimpe» explique Ulises.
Porter son propre poids
La séance commence par un échauffement ludique. Il vise à réveiller l’équilibre, la coordination et un peu le système cardiaque avant de prendre une voie. Les moniteurs conseillent, contrôlent, mais n’obligent à rien et ne découragent surtout pas ceux qui s’attaquent à une voie difficile. Ne pas aller jusqu’en haut n’est pas un échec, mais un bout d’essai réussi. Quel est le moment le plus intense quand on monte le long d’une paroi à pic? Manuel réfléchit avant de répondre que c’est au moment où on arrive au bout de ses forces et qu’on lâche, après avoir demandé à son partenaire d’assurer la descente.