Depuis 2001, hormis les naissances, il n’y avait plus eu d’arrivée d’ours au parc animalier du Mont d’Orzeires. Qui ne comptait plus que deux ursidés, en ce début d’année: Georges et Kupa. Le 17 avril, Lugo et Tanie sont venus doubler les effectifs.
Ce mercredi 17 avril en fin de journée, c’était la grande effervescence au Mont d’Orzeires. Christophe Chapuis, directeur-associé de Juraparc, terminait les derniers préparatifs en vue de l’arrivée de deux nouveaux pensionnaires. Provenant de la région de Chartres, au sud-ouest de Paris, les animaux étaient en route depuis le matin: il fallait que tout soit prêt pour les libérer de leurs cages de transport.
C’est au zoo-refuge de La Tanière, à Nogent-le-Phaye, que se trouvaient les deux ours. Cet établissement recueille des animaux abandonnés, maltraités, détenus illégalement ou utilisés en laboratoire. Ses responsables se chargent de trouver ensuite des parcs pour y placer ces rescapés. Juraparc avait fait la demande pour obtenir des pensionnaires; après étude par le refuge, deux ours ont été attribués au parc vallorbier. C’est accompagné de cinq employés de La Tanière et de quelques journalistes couvrant l’événement que le convoi a quitté le zoo mercredi matin; après une longue route, l’arrivée à Juraparc était la bienvenue, malgré la neige et le froid.
Rapide acclimatation
Sans tarder mais non sans efforts, alors que la nuit allait tomber, les deux cages ont été déchargées et acheminées à travers le parc. Tanie, une oursonne de 14 mois, et Lugo, un imposant mâle de 9 ans, qui avaient reçu quelques doses de tranquillisant pour affronter le déplacement, ont trouvé des enclos à leur convenance. Si Lugo, né en captivité en Espagne en janvier 2015, a été victime de maltraitance, Tanie, née en février 2023 en liberté, a été sauvée alors que sa mère avait vraisemblablement été tuée par des braconniers. Leur placement est donc bienvenu pour les deux établissements.
Tandis que Lugo est un vigoureux mâle de 315 kilos, la jeune Tanie n’affiche encore que 50 kilos sur la balance. Ils ont rejoint Georges, 27 ans, et Kupa, 18 ans, qui est un petit d’Ursina – laquelle avait dû être euthanasiée l’an dernier, à 29 ans, après avoir donné naissance à quinze oursons. L’espoir des responsables de Juraparc est qu’il y ait à nouveau des naissances à Vallorbe. Jeudi matin, les deux ours avaient déjà pris possession de leurs nouveaux territoires, en compagnie de quelques loups. Le parc, qui abrite également bisons, cerfs, alpagas, vaches de race Highland et des chèvres, accueille chaque année plusieurs milliers de visiteurs: c’est l’un des quatre plus importants sites touristiques de la région avec les grottes de Vallorbe, le fort de Pré-Giroud et le musée du fer et du chemin de fer.
