Convoyeur de fonds, fondé de pouvoir, mais aussi cuisinier, chanteur, commandant des pompiers ou César, Rémy Strehl a eu une vie bien remplie. CAPStv lui consacre un portrait.
Ce jour-là, Rémy Strehl quitte son poste à la BCV d’Orbe à 15 h 04. Le directeur, André Besson, lui a remis un sac en jute. Rémy s’en va au bureau postal: au retour, il doit convoyer une somme de 8 millions de francs en grosses coupures. En quittant la poste, Rémy jauge la somme par le poids du sac. Le trajet est court, mais suffisant pour que n’importe qui s’interpose sur son chemin. Il est calme, mais une sourde tension s’empare néanmoins de lui ce jour-là. Bien sûr, il l’a déjà fait à plusieurs reprises; mais cette fois, il y a quelque chose de différent dans l’air. Quand il débouche sur la place du Marché, un individu masqué s’approche, exhibant un pistolet, lui arrache le sac des mains et se précipite dans une voiture qui est arrivée au même moment et qui redémarre sur les chapeaux de roue, dans un crissement de pneus. Rémy n’a même pas eu le temps de réagir qu’il la voit disparaître derrière la fontaine.
Cette scène aurait effectivement pu avoir lieu ce jour-là, comme tous les autres jours où Rémy a dû convoyer de grosses sommes à travers la ville. Mais en réalité, il ne se passa rien de particulier. En fut-il content? Déçu? Surpris? En tout cas, c’est une des situations qu’il était prêt à affronter, dans un métier où il a donné d’autres preuves de ses capacités. Il commença pourtant sa vie professionnelle par une déception : il aurait en effet souhaité faire un apprentissage d’ébéniste, voeu qu’il ne put pas réaliser, son père ayant eu pour lui d’autres projets. Au cours de sa carrière, Rémy fut ainsi fondé de pouvoir à la BCV et membre de l’organe de contrôle de Migros Suisse. Il fut également l’un des fondateurs d’Intercom, la société des commerçants de la ville, mais aussi commandant de compagnie chez les pompiers, d’où est née sa collection de modèles réduits de camions du même genre.
Mais notre homme ne s’est pas contenté d’activités professionnelles ou sociales. Il a aussi démontré ses talents culinaires lors de la préparation de repas pour de multiples grands rendez-vous; dans la vidéo de CAPStv, il nous dévoile ainsi sa recette de macaronis à la vaudoise. Il n’a pas non plus eu peur de se mettre sur le devant de la scène, notamment sur un char qu’il avait imaginé pour l’abbaye de 1973, ou dans une pièce de théâtre où il tenait le rôle de César. Il raconte également ses succès en Auvergne avec la chorale d’Orbe-Montcherand, société où il a chanté pendant soixante ans. Et dévoile encore, dans son jardin, une statue en taille réelle… d’Obélix ! Statue que Didier Schmid, de Mathod, a réalisée pour lui.
Pour découvrir d’autres anecdotes encore sur ce personnage sensible et plein d’humanité, n’hésitez pas à suivre l’émission que lui consacre CAPStv.ch – à voir sur Facebook, YouTube ou Instagram.