Une journée avec… notre Maraîcher du marché

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Une journée avec… notre Maraîcher du marché

Ce dernier jeudi, sur la place de notre urbigène marché, ne manquaient que de lavandées fragrances, que la brillance des sons émis par de trillantes cigales voire l’ambiance iodée du grand large pour qu’on se croie à Martigues, charmante cité du sud reconnue sous l’idiome de «Venise Provençale».

Oui, le centre encore palpitant de notre Cité avait mis ses atours estivaux, tout réjoui qu’il était d’avoir retrouvé ses habituées et habitués, itou de nouvelles clientes et de nouveaux chalands et même des touristes (ici pas de problème de «genre…»). Orbe s’internationalise et se «mégapolise».

Bien qu’encore un tantinet contraints par des obligations de distanciations physiques, ceci à cause de l’importation inopinée d’une espèce d’invisible, mais vivante sournoise gueuserie, les sourires spontanés avaient retrouvé la naturelle place qui leur est normalement dévolue. Le plaisir des retrouvailles était palpable. Les conversations ont repris là où elles avaient été laissées en plan voici tantôt trois mois.

En un mot comme en cent, il n’est pas trop audacieux de dire que la vie est redevenue belle sur notre célèbre place du Marché, lieu qui fut, voici peu, objet de quelques contorsions politico-économiques sans suite(s) pour le moment!

Peut-être, néanmoins et cependant, un tout petit hiatus: la non-possibilité en son temps de traversée de cet endroit par des énervés de l’accélérateur permettait à tout gagnant d’un billet de Loterie de sortir gaiement du Kiosque, complet enthousiasme exprimé et joie assumée, sans risquer de se faire in petto envoyer ad patres, ceci évidemment à l’entier bénéfice de ses héritiers…

De l’autre côté d’un éventaire.

A tout seigneur, tout honneur!
dit l’adage

Des festons tout particuliers sont à décerner à nos détaillants, acteurs aussi actifs qu’indispensables lors de ce genre de raout hebdomadaire. Ils apportent vie, vigueur, fraîcheur, ambiance, amitié, convivialité et sociabilité en maîtres irréprochables du contact humain, de l’approche amicale et sincère, de l’élémentaire respect d’autrui.

Leur métier relève souvent du sacerdoce, tant les contraintes et les obligations auxquelles ils sont confrontés les obligent à une irréprochable et constante forme physique et psychique.

C’est donc une partie de l’autre côté du décor qu’a découverte l’auteur de ces lignes vu qu’ayant passé quasi une journée en compagnie de l’ami Gérard Della Vecchia, sonore artiste décorateur d’un étalage de fruits et légumes à fraîcheur permanente et proposant un nombre de vitamines qu’un Omnibus complet ne suffirait pas à détailler…

Donc vers les 2 h. 30 – 3 heures, «diane-debout» pour aller à son dépôt frigorifique faire un premier chargement de produits triés de la veille.

4 heures: passage chez le grossiste prendre en charge la commande du jour précédent et embarquement de quelques spécialités légumières et fruitières qui lui tapent dans l’oeil ou le font saliver.

6 heures environ: arrivée sur le lieu de vente et mise en place de tout le toutim, ce qui n’est pas la moindre des sinécures.

Sachant que Gérard capitalise près de 40 années de métier et qu’il participe souvent à plus d’un marché par jour, on peut dire que ce sont environ 500 fois par an qu’il charge et décharge ses tables d’étalage et, évidemment, les garnit puis les réduit. Sans que la chose fasse l’objet d’une quelconque question d’examen, le résultat de la multiplication est tout bonnement impressionnant !

A quasi la même heure, son épouse préférée Rosella vient lui donner le coup de main sans lequel rien ne serait possible.

Vers 12 h. 30 – 13 h., tout le monde servi et satisfait ainsi que toutes livraisons effectuées, invendus et tables retrouvent place dans son camion pour retour à son dépôt puis déchargement, tri, commandes, administration et entretien de la bonne humeur !!

Et le tout, cela va sans dire: par n’importe quelle météo et température. On ne vit (heureusement quand même) pas, comme le chantait Georges Brassens: dans un de ces pays imbéciles où jamais il ne pleut!

Un marché tel que le nôtre ponctue la vie sociale de la cité, en est une sorte de ciment, une forme d’héritage patrimonial. Chacune et chacun se font un devoir de proposer, au meilleur prix possible évidemment, des produits de qualité, essentiellement de notre terroir, sauf évidemment des produits exotiques tels que des ananas, des oranges, etc. Il ne s’impose pas en concurrent au commerce local; il lui est simplement complémentaire. Ce label tient à coeur tous ses acteurs.

Il est bien difficile d’en estimer la pérennité et il devra, à terme, peut-être se réinventer, ceci surtout dit pour paraphraser certains brevetés en gestion culinaire qui ne font probablement pas même la différence entre un brocoli et un chou-fleur! On ne peut que souhaiter longue vie à notre marché du jeudi matin ainsi qu’à son petit prolongement du vendredi après-midi, grâce ici précisément à Gérard, devant le Shop Nestlé.

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