Vignobles : Quand Bacchus a soif !!!

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Vignobles : Quand Bacchus a soif !!!

Eh oui, le fameux dieu de la Vigne, du Vin et des Festivités souffre un peu de flétrissures cet été, tant la chaleur et surtout le manque d’eau le marquent aussi physiquement que moralement !

C’est au Domaine de l’Orme, à Arnex, que l’un de ses représentants, Frédéric Gauthey, nous a détaillé les aléas subis cette année par son outil de travail : sa vigne.

Même si le raisin est réputé gourmand en soleil et chaleur, le curseur météorologique 2022 fixé, voire bloqué, sur des températures maximales escortées par de la pluie en panne sèche, le bonheur et la joie ne sont pas tous les jours présents lors de balades entre les ceps.

En effet, contrairement à ce qu’il se passe chez l’homo sapiens, les jeunes sujets sont plus délicats lors de périodes telles que récemment vécues, tout bonnement du fait que les juvéniles racines des souches, en âge d’extension, plongent moins profondément dans le sol. Il arrive alors que ces ados de la grappe se sabordent, en quelque sorte, ceci par pur instinct de survie, en laissant sécher leurs feuilles et leurs fruits; ils se mettent en quarantaine, si on ose ainsi dire !

(Photos Willy Deriaz)

Ils doivent aussi présumer que leur espérance de vie d’environ 40 ans leur permet d’envisager bien des occurrences de rattrapage…

Autre élément indirectement et sournoisement un peu pervers: l’enherbement des parcelles.

En effet, ces verdures et autres graminées que l’on laisse désormais se développer, avec l’entier aval et même le soutien financier des instances «fonctionnariales» suprêmes, entrent en concurrence avec la maîtresse de céans : la vigne.

Les eaux et tous les nutriments qu’elles entraînent sont donc également captés au passage par les racines de ces squatters viticoles, ce qui n’a pas l’heur de forcément plaire aux pampres de la parcelle !

– L’enherbement ça peut parfois être un peu… enherbant !

nous avoue, sans qu’il faille le torturer, Frédéric, l’oeil un tantinet goguenard.

Notre jeune interlocuteur ne semble cependant pas trop inquiet quant à la récolte à venir. Il pronostique une cueillette anticipée d’environ une quinzaine de jours, c’est-à-dire à fin septembre plutôt que début octobre pour les Chasselas et quasi un mois plus tard pour les cépages plus tardifs, rouges essentiellement, tels que des Merlot, Syrah et autres Cabernets.

La physiologie de la vigne est un étonnement pour l’auteur de ces lignes quand il apprend que le vignoble fonctionne de manière hermaphrodite, donc sans nécessité de pollinisateurs/trices telles que les guêpes ou, plus sympathiques, les abeilles. Serait-ce pour les dissuader d’intervenir plus tard quand les fruits sont mûrs ?

Autre élément surprenant : la floraison, période délicate s’il en est, a régulièrement lieu 100 jours avant la récolte. Elle fut, cette année, précoce d’une quinzaine de jours par rapport à l’habitude. Quel météorologue se serait, à ce moment-là déjà, enhardi à supputer un été tel que nous l’avons connu ?

Elle est pas belle la nature ?

Notre Bacchus régional augure que l’ensoleillement dont nous avons été gratifiés va engendrer des grains superbement sucrés, donc riches en potentiel alcoolique.

Capite de vigne. (Photo Willy Deriaz)

C’est précisément ici que tout le génie professionnel du viticulteur est sollicité, indispensable, carrément incontournable, car ce n’est pas le taux de cassonade qui assure la conservation du vin (encore une surprise pour le béotien scripteur), mais celui de son acidité.

Le mystère des ajouts biologiques tu, celé, mis au secret dans les alcôves de nos caves contribue largement à la réputation de notre région et de ses oenologiques réussites qui ont désormais acquis des titres de noblesse largement mérités.

Il est pas beau le Nord Vaudois ? Santé, conservation à toutes et tous !

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