Si Victor Hugo, Claude-Michel Schönberg ou Alain Boublil – créateurs de la comédie musicale de 1980 – avaient pu assister aux deux représentations proposées par les élèves de Chavornay, ils en auraient certainement apprécié la saveur
et la fraîcheur.
Le week-end dernier, à la salle polyvalente de Chavornay, la version scolaire de la comédie musicale Les Misérables, telle que créée par les élèves de l’établissement primaire et secondaire Chavornay et environs (EPSCE), a conjugué décor minimaliste, projection d’images, comédiens costumés et présence d’un chœur. Le résultat a témoigné d’une remarquable motivation de la part de la quinzaine d’élèves de 10e et 11e année qui ont participé au projet. Comme le dit leur professeur Michael Makhlouf – par ailleurs adaptateur du texte, metteur en scène et comédien central dans le rôle de Jean Valjean – «l’opinion populaire laisse supposer que les jeunes d’aujourd’hui sont peu motivés, il n’en est rien».
Le spectacle n’aurait en effet jamais pu prendre forme sans les nombreuses heures, hors temps scolaire, que les élèves ont consacrées à la préparation de l’ouvrage, leur participation active à la création de l’opéra, leurs idées de mise en scène… et leur capacité à vaincre le trac, la plupart d’entre eux n’ayant jamais pratiqué la scène. A la présence remarquable de ces jeunes comédiens-chanteurs, il faut ajouter celle des chanteurs du petit chœur du Verneret – une chorale tout autant motivée que les comédiens en herbe, et qui a donné de la puissance au spectacle.
Parmi les prestations des acteurs, une mention particulière pour l’interprétation forte et inspirée de l’inspecteur Javert, celle tout en douceur de Fantine, mais aussi celles du couple Thénardier, d’Eponine, de Cosette, de Gavroche, de Marius, et de bien d’autres encore. Tous ces jeunes interprètes ont trouvé la force de jouer et de chanter avec naturel et dynamisme des parties souvent difficiles, créées à l’origine pour des comédiens professionnels.
