Portrait : Un regard serein sur cent ans d’existence

Ce 8 avril 2024, Marcel Blanchet a fêté son centième anniversaire aux Clées, où il a toujours résidé. Pour l’occasion, il n’avait souhaité recevoir aucun cadeau de la municipalité –  j’ai tout ce qu’il me faut» – mais était volontiers partant pour un apéritif convivial dans sa maison, à la rue de la Pouette 6, où il vit seul. C’est donc là que, sur le coup des 11 heures, se sont retrouvés Marinette Benoit, syndique, Anne Moulinneuf, municipale, et Stives Morand, préfet du district Jura-nord-vaudois, aux côtés d’Antoinette et de Pascal, les deux enfants de Marcel, accompagnés de leurs conjoints. En bout de tablée, le jubilaire s’est dit content de partager «ce moment sympa». Une lettre de Christelle Luisier, conseillère d’état, et un généreux bon d’achat l’ont agréablement surpris.

Moments clés

La mémoire, la vivacité et la présence d’esprit du héros du jour frappent d’emblée. Le regard serein qu’il porte sur le vieillissement et la diminution de certaines de ses facultés est assurément une des clés de sa longévité. Nul regret, ni lassitude face à la vie ne transparaissent. Bien sûr, un problème de santé à l’œil – son «nid de guêpe» – le chicane un peu, tout comme la diminution de sa mobilité – il se déplace maintenant à l’aide d’un tintébin. «Il a déposé son permis voiture à 97 ans et demi,» précise son fils.

Les moments clés de son existence, Marcel s’en souvient avec précision. Né le 8 avril 1924, il a vécu dans la maison familiale aux Clées, à côté de l’auberge. Agriculteur sans ferme ni beaucoup de terres, il a profité du fait qu’une place de cantonnier se libérait pour se présenter au voyer, qui l’a engagé en 1946. Son mariage en 1948 avec Jeanine, également des Clées, et la naissance de leurs deux enfants, restent pour lui des souvenirs précieux.

En 1955, le couple a l’occasion d’acheter la maison où Marcel réside actuellement; ils y entreprendront de nombreuses transformations et se plairont à entretenir leurs deux jardins où ils feront pousser légumes, fruits et baies. Quelques voyages en Espagne et au Canada – où leur fils Pascal a vécu plusieurs années – ont entrecoupé leur quotidien.

Marcel a pris une retraite anticipée pour s’occuper de Jeanine, malheureusement atteinte de polyarthrite rhumatoïde. Elle est décédée en novembre 1991: depuis trente-trois ans, il vit seul dans sa confortable petite maison.

Tranquille optimisme

Marcel Blanchet a été municipal aux Clées durant sept législatures – soit tout de même 28 ans! Il a été responsable de l’horloge, qu’il remontait deux fois par semaine avant son automatisation en 1970; il a ensuite continué de la graisser et de la choyer. Le congélateur communal a été également sous sa bonne garde.

Il ne manquait jamais les cultes, qui se tenaient deux fois par mois aux Clées. Maintenant il reste chez lui: «ça vient tout seul, on ne peut plus tout faire à un certain âge», constate-t-il tranquillement.

Un quotidien paisible entouré par sa famille

Marcel apprécie les lundis après-midi où, avec son fils, munis d’un thermos de café et de biscuits, ils vont passer un bon moment au refuge de Six fontaines, leur «café du Mélèze». Les jeudis, eux, sont marqués par la sortie hebdomadaire avec sa fille à Orbe, pour faire les courses et boire un petit jus. Deux petits verres de blanc avant le dîner et quelques cigarettes par jour – j’ai toujours fumé! – sont des plaisirs simples qu’il s’accorde volontiers.  Sinon, le passage des gens du CMS pour son pansement à l’œil, la lecture du journal, les nouvelles et le sport à la télévision scandent ses journées… qu’il commence à six heures du matin! «Je suis plus lent» admet-il posément. Un bel exemple de longévité liée à un optimisme paisible.

Continuer ma lecture

Lieux et acteurs de culture

Bibliorbe
Théâtre de la Tournelle
Semi-marathon des Côtes de l’Orbe
Urba Kids
L’ADNV
L’Office du Tourisme Yverdon et région
Toute la culture régionale