Politique – Roland Brouze, indépendant de droite, et Christophe Schwerzmann, PLR, ont décidé de ne plus être sur les listes pour la nouvelle législature. Après une quarantaine et une vingtaine d’années respectivement d’activités politiques, les deux édiles se retirent pour différentes raisons, mais gardent d’excellents souvenirs de leurs législatures comme conseillers communaux et municipaux.
Deux hommes, deux passionnés, deux vies différentes, mais que de points communs. Vallorbe, tout d’abord, leur village dans lequel ils ont grandi, puis leur métier: boulanger, et boulanger pâtissier, une passion professionnelle qui va leur permettre d’être à la tête des deux boulangeries de la Cité du Fer situées à une centaine de mètres l’une de l’autre. Et il y a encore leur intérêt précoce pour la politique. «Dès 1970, période où j’étais à Berne, je fréquentais les couloirs du Palais fédéral. Je croisais ainsi des hommes politiques comme Roger Bonvin, Nello Celio, Pierre Graber. Bien sûr que je n’osais pas les interpeller, mais je suivais avec intérêt les affaires publiques de la Confédération», dira Roland Brouze. Christophe Schwerzmann se souvient quant à lui qu’il lisait déjà comme enfant les comptes-rendus des séances du Conseil dans le Journal de Vallorbe. Ils seront élus au Conseil communal et deviendront municipaux par la suite à quelques années d’intervalle.
Deux municipaux qui n’ont pas chômé
Roland Brouze a comme dicastères actuellement les écoles, le social, les églises et cultes, les sociétés locales et manifestations. L’une de ses principales préoccupations a été le développement du secteur parascolaire, en particulier celui de l’UAPE (Unité d’Accueil pour les Enfants) qui a passé en 2020 de vingt-quatre à trente-six places, et probablement août 2021 verra la création de vingt-quatre places supplémentaires. Puis la préparation de projets, dont la construction d’une future salle de gymnastique et d’un nouveau collège. N’oublions pas non plus l’essor du secteur social qui comme dans toutes les communes, a pris une ampleur considérable. Pour les sociétés locales, il ne peut qu’en constater la baisse du nombre, celles restantes manifestant encore beaucoup d’activités (avant l’apparition du Covid).
Christophe Schwerzmann, lui, s’occupe des forêts et pâturages, du tourisme et des infrastructures sportives. Quelques projets dont il a été en charge: la réfection du Casino, le déménagement de la bibliothèque, les rénovations des installations sportives, dont la couverture de la patinoire, le nouvel éclairage des terrains de tennis et de football, et actuellement la rénovation des infrastructures de la piscine (vestiaires, toboggan, etc.). La gestion du maintien et de l’entretien du patrimoine forestier représente également une charge importante, Vallorbe possédant 1600 ha de forêt avec 10000 m3 de coupes de bois annuelles, 60 km de chemins forestiers et quatorze refuges. A noter que le tourisme n’est pas en rade avec l’ouverture prochaine de l’hôtel La Concorde.
Vers une professionnalisation du métier
Les deux élus reconnaissent d’une manière unanime l’excellente entente et la collégialité qui règne actuellement à la Municipalité. «Nous sommes cinq personnes à œuvrer pour le bien de la commune et de ses habitants, cherchant à amener et trouver des solutions, loin des querelles partisanes. Quand on voit ce qu’il se passe dans certaines communes, c’est un point important à relever. En revanche, le «métier de municipal», passionnant, intensif, se complexifie et devient de plus en plus pointu. D’ici une dizaine d’années, le système de milice risque de se professionnaliser. On ressent également dans certains domaines, l’emprise du Canton qui ne laisse plus guère de marge de manœuvre aux Communes».
Quant à l’avenir de la région, les deux municipaux encore en fonction pour quelques semaines ont la même vision: Vallorbe doit se développer harmonieusement, mais doit également rester un endroit à taille humaine où il fait bon vivre.
Parcours politique
Roland Brouze
Elu au Conseil communal en 1982 comme libéral, il a occupé tous les postes et a participé à de nombreuses commissions. Il a présidé à deux reprises en 1988 et en 2002 le Législatif. Il a coordonné la fusion du Parti libéral et du Parti radical, puis a décidé en 2011 après une trentaine d’années de démissionner de toutes ses activités politiques. Il a vu ainsi passer quatre syndics, André Jaillet, Philippe Mamie, Laurent Francfort et Stéphane Costantini, l’actuel syndic. En 2015, il remet son commerce et est élu comme municipal au deuxième tour, en mars 2016. Comme il aime à le dire sous forme de boutade: «Je suis sorti d’un pétrin pour en entrer dans un autre, mais pas avec les mêmes ingrédients.» Il quitte sa fonction désirant laisser la place à des plus jeunes et a divers projets qu’il va pouvoir concrétiser maintenant, dont l’écriture d’un livre sur Vallorbe.
Christophe Schwerzmann
En septembre 1997, le Parti radical s’approche de lui lors du Comptoir et lui propose de rejoindre leurs rangs. Elu en janvier 1998, il est catapulté par les anciens dans la Commission du nouveau règlement du Conseil communal. Il en apprendra beaucoup sur le fonctionnement du Législatif. Il en sera le président de 2006 à 2007. A la suite du décès de Laurent Francfort en 2008, il est élu à la Municipalité en avril 2009. «La fermeture de la piscine il y a deux ans pour un problème de qualité d’eau me laisse un mauvais souvenir, ainsi que les diverses réactions à propos du parc des dinosaures. Mais ce n’est pas cela qui me pousse à arrêter. J’y ai longuement réfléchi et ai décidé pour l’instant de me consacrer davantage à ma boulangerie. Mais je ne ferme pas la porte, la politique m’intéressant toujours.»
L’anecdote: Un événement rare «C’était en 2002, sous la présidence de Roland Brouze. J’avais défendu âprement un budget pour le tourisme à Vallorbe contre l’avis de la Municipalité. Résultat du vote: égalité parfaite! Le président devait trancher. Et il a décidé d’être de mon côté. Le lendemain les journaux titraient l’événement: A Vallorbe, les boulangers sortent le tourisme du pétrin!», racontera Christophe Schwerzmann.