Au Bénin, en Afrique de l’Ouest, on fête Noël un peu différemment. Déjà deux semaines avant la fête, les enfants se costument et déambulent dans les rues après l’école. Ils dansent et chantent, comme nous le ferions pour le carnaval, mais probablement avec plus de rythme ! On appelle ça le «kaléta». Toutes sortes de masques sont portés, et dans certains villages, des jeunes montent sur des échasses. On frappe les tambours ou l’on prend ce que l’on a pour battre le rythme et tout le monde danse sur une place, dans la rue.

Après avoir interrogé mes voisins pour comprendre les préparatifs de la fête, je comprends qu’elle est principalement organisée pour les enfants: on les emmène, si les moyens le permettent, chez le coiffeur et chez le tailleur. Les filles se font tresser, puis certains parents vont à la plage avec leurs gosses. Ce sont eux qui choisissent le repas. Et, alors, que choisissent-ils de manger? L’an passé, je partais en ville et j’ai demandé à mes petits voisins ce qu’ils voulaient que je leur ramène. Je pensais à des bonbons ou des petits gâteaux, mais eux se sont concertés quelques secondes, se sont tournés vers moi et ont crié «Spaghettis!». En effet, les Béninois n’en mangent pas très souvent puisqu’ils sont importés et donc plus chers, la farine locale étant celle du maïs, de l’igname ou du manioc.

On assistera bien sûr à la messe de la Nativité dans les beaux «boubous» traditionnels et ensuite, après avoir dégusté le repas et alors que les enfants joueront jusque tard dans la nuit, les adultes se permettront un peu de «sodabi», le vin de palme local. En Afrique, on saisit toutes les occasions de danser ensemble, de se réunir avec le quartier ou tout le village !