Le 23 juin dernier, le président de la fondation des Grandes Forges, Simon Leresche, et le conservateur du Musée du fer et du chemin de fer, Kilian Rustichelli, ont présenté un projet intitulé «Nouveau musée et centre de compétence».
Depuis une année un groupe de travail – ou, si vous préférez, un comité de pilotage – planche sur l’avenir du musée. Simon Leresche a rappelé au public, composé d’une quinzaine de personnes, quelques jalons de l’histoire récente, avec la professionnalisation de la fonction de conservateur depuis 2014, la fin de la collaboration avec l’ADNV pour l’accueil des visiteurs et d’honorables chiffres de fréquentation 2022, au-dessus de la barre des 10 000 visiteurs. Il observe que le Musée du fer répond d’ores et déjà aux critères d’un écomusée, dispensant du lien social tout en incarnant la mémoire industrielle de la région. Simon Leresche rappelle aussi que l’histoire du musée a été documentée de manière prospective dans un projet scientifique et culturel réalisé en 2020.
Kilian Rustichelli a enchaîné, évoquant la large représentativité du comité de pilotage, des forgerons aux spécialistes de la muséographie, sans oublier les faîtières professionnelles, la présence d’anciens chefs d’entreprise et du conservateur cantonal. L’objectif de cette équipe étant de mettre sur pied un véritable Centre romand du fer, qui viendra compléter l’offre proprement muséale en proposant des formations dans le domaine de la forge, sachant que le CFC (certificat fédéral de capacité) dans ce domaine n’existe plus depuis 2009; ces formations pourraient se décliner en cours de base, cours de perfectionnement, activités thématiques, et répondre aussi à la demande du métier de la serrurerie qui prévoit une option forge.
Le défi consiste donc à moderniser le musée, à repenser son articulation avec le Musée du chemin de fer actuellement présent sur le site et à y adjoindre ce centre de compétence en matière de forge. Le concept est déjà bien dégrossi; il peut s’inspirer d’expériences régionales telles que celle de Sainte-Croix en matière de mécanique d’art. Reste un gros travail de recherche de fonds (plusieurs millions), de réseautage, de montage de dossiers. Gageons que les choses devraient bien se passer, la fondation ayant déjà réussi à pérenniser la partie musée, forte de plus de 40 ans d’existence. Le dynamisme de la jeune équipe qui peut s’appuyer sur l’expérience des anciens, le soutien actif des autorités vallorbières ainsi que sur une importante équipe de forgerons sera déterminant.