Pour leur travail de maturité, deux gymnasiennes d’Orbe avaient mis au point un « escape game » d’extérieur afin de faire découvrir aux joueurs de tous âges l’histoire de la petite ville médiévale. Nous l’avons testé.
Maëva Renggli et Zoé Desponds sont en dernière année de gymnase à Yverdon. Bien qu’elles n’aient aucun cours en commun – la première étant en option biologie-chimie, la seconde en philo-psycho –,
les deux amies de toujours ont trouvé un projet de taille dans lequel se lancer ensemble: leur travail de maturité. Ayant toutes les deux grandi à Orbe, elles fantasmaient depuis quelque temps déjà sur l’idée de créer de toutes pièces un jeu de piste grandeur nature qui se déploierait à travers différents lieux-clés d’une ville s’y prêtant à merveille: «on habite ici depuis toutes ces années, mais on ne se pose pas forcément beaucoup de questions sur la ville. Rien qu’en se baladant dans les rues, on découvre qu’il y a tout un aspect historique», explique Zoé, dix-huit ans. Les deux amies ont donc sauté sur la possibilité qui leur était offerte de réaliser un travail de maturité en binôme, sur un sujet libre, en histoire, pour donner vie à ce projet personnel.
Apprendre en s’amusant
L’escape game, ou jeu d’évasion, s’est rapidement popularisé dès le milieu des années 2010, et ce à travers le monde entier. Généralement, le jeu se déroule en intérieur (on le nomme également escape room) et consiste à résoudre des énigmes dans un temps imparti afin de s’évader d’un espace clos. Dans certains cas, toutefois, il peut avoir lieu à l’extérieur et exiger des joueurs qu’ils utilisent des indices spécifiques au lieu afin de résoudre le mystère. C’est le cas d’Urb’escape, le projet de Zoé et Maëva, qu’elles ont mis près d’une année à réaliser. Leur jeu s’appuie sur les nombreux vestiges médiévaux qui, par chance, subsistent encore à travers la ville d’Orbe, et tisse une intrigue fictive autour de ceux-ci. Équipés d’un carnet de bord et de quelques objets indispensables, les joueurs, plongés dans une époque révolue, sont invités à parcourir la ville et à découvrir son histoire de manière ludique.
Si la dimension historique de la ville est déjà bien mise en avant par le biais du musée, des mosaïques romaines ainsi que des panneaux explicatifs qui parsèment la cité, il ne s’agit pas, aux yeux des deux étudiantes, d’approches très immersives pour le grand public. Comme le précise Maëva, dix-sept ans, toutes deux désiraient vraiment « innover, développer l’offre culturelle et touristique d’Orbe, faire venir du monde et permettre à tous d’en apprendre plus sur la ville». Y compris, bien entendu, les Urbigènes!
Collaboration communale?
Urb’escape est officiellement actif depuis cet hiver et le restera durant tout l’été, voire ad aeternum. Son format actuel est néanmoins temporaire, puisqu’une partie de l’installation doit être mise en place et enlevée à chaque fois qu’un groupe de joueurs souhaite se lancer… Les deux gymnasiennes espèrent donc obtenir de la commune l’autorisation de laisser en place les quelques boîtes cadenassées qui contiennent les indices. En outre, loin d’en rester là, elles sont déjà en train de réfléchir à de futures déclinaisons du jeu – par exemple une version sportive, en association avec le magasin de vélos, qui mènerait les participants jusqu’aux mosaïques romaines.L’activité, accessible dès sept ans, est idéale pour des groupes de quatre à six joueurs. Contact par mail (un site Internet sera bientôt en place) à l’adresse
urbescape1350@gmail.com, ou via Instagram à l’adresse @urbescape1350