Ces dernières années, le bostryche a fait son grand retour dans nos forêts, la faute au climat trop chaud et trop sec. A Chavornay, un bois d’épicéas a dû être rasé dans l’urgence.
Dans son dernier bulletin d’informations, la municipalité de Chavornay a attiré l’attention de la population sur la coupe rase pratiquée en urgence dans sa forêt située au-dessus de «l’allée des 20 ans», un lieu de promenade apprécié des habitants du village. C’est une surface de près de sept mille mètres carrés qui a ainsi été vidée de sa substance.
Laurence Marchand, syndique, en charge des forêts, et Michel Mercier, garde-forestier du triage 083 Suchy, n’ont eu d’autre choix que la coupe rase pour tenter d’endiguer la prolifération des populations de bostryche, un coléoptère qui se développe sous l’écorce des arbres affaiblis. Un choix également économique, puisque les bois atteints ne peuvent qu’être déchiquetés pour en faire des plaquettes destinées aux chaufferies, alors que les bois encore sains peuvent être valorisés en scieries pour devenir planches ou poutres.
Dépérissement express
Les forêts de résineux, en particulier celles composées principalement d’épicéas, souffrent particulièrement des sécheresses récurrentes et sont un terrain de choix pour le coléoptère. Un arbre touché peut dépérir dans les deux à trois semaines après que les scolytes ont commencé à se développer sous l’écorce. Michel Mercier a indiqué que lors de ses tournées d’inspection, en l’espace de deux à trois jours, il pouvait constater que de nouveaux plants étaient infestés – d’où la nécessité d’une décision aussi rapide que radicale, bien que difficile à prendre. Si vous vous promenez dans le coin, vous pourrez constater qu’un alignement de piquets a été planté en vue de la reforestation du lieu. Selon le garde forestier, la zone n’accueillera plus une monoculture mais des essences diversifiées: le nouveau boisement devrait ainsi offrir une meilleure résistance aux conditions climatiques futures. Mais les forêts de Chavornay ne sont pas les seules à connaître ce genre de problèmes et les pépinières, fortement sollicitées, peinent à fournir les espèces souhaitées.