Des terres à vin

Le jeu de mots est plus facile que l’obtention des Lauriers de Platine rouge décernés par Terravin, la marque de qualité qui distingue les meilleurs vins vaudois Dans le trio de tête de l’édition 2022 figurent deux vignerons de notre région, Yves Martin (2e) avec son Montchanoir Côtes-de-l’Orbe AOC Montcherand Grand Cru 2021 et Benjamin Morel (3e) avec son Courson Côtes-de-l’Orbe AOC 2021. De même que pour le premier classé – Désir noir La Côte de Xavier Bovy – les vins primés sont des assemblages de gamaret et garanoir.

Portrait d’Yves Martin

Propriétaire de la cave de Marteray, domaine Martin

Le jeune sexagénaire, la casquette verte vissée sur la tête, nous accueille sur ses vignes de Montcherand dont une minime partie se situe sur la commune d’Orbe. La famille a un pied de chaque côté de la plaine, le père étant parti s’établir à Bavois, patrie de son épouse. C’est là où Yves lui a succédé avec une exploitation mixte comprenant des grandes cultures – blé, orge, betteraves, colza, soja, maïs  –, du bétail d’engraissement et, bien sûr, 1,4 ha de vigne dont 1 en production, réparti sur Montcherand et Bavois.

Des cépages moins connus

Notre homme, qui fait élaborer ses vins par Bernard Gauthey d’Arnex, aime sortir des sentiers battus, pour ne pas dire des cépages battus et nous présente des lignes aux noms pas trop connus des profanes: galotta, mara, auxerrois, divona, johanniter. Pour ces deux derniers, le vigneron nous explique qu’il s’agit « de blancs interspécifiques résistant à l’oïdium et au mildiou». Quant à l’auxerrois, un blanc au caractère épicé et doux, il nous informe «qu’il est le seul à en produire» dans la région. Il nous explique que son origine «serait alsacienne» et «que son nom dérivé d’Auxerre, ville française dans l’Yonne, n’indique pas sa provenance». Une petite recherche sur internet expliquerait sa dénomination par le fait que les Lorrains, pendant la 2e Guerre auraient soustrait ce plan aux Allemands et en auraient déplacé sa culture plus à l’ouest.

Culture biologique:
l’ensemble du domaine ou rien

Yves Martin nous informe qu’il est secondé dans son exploitation par son épouse, un des ses deux fils et un employé roumain pour une partie de l’année. Interrogé sur l’intérêt d’un mode de culture biologique, il nous apprend que «la partie viticole de son exploitation correspondrait aux normes – pas de traitements de synthèse, désherbage au fil… – mais que les exigences du bio pour la partie agricole ne sont pas adaptées aux grandes cultures qu’il pratique et nécessiteraient une main d’œuvre beaucoup plus importante».

Les activités viticoles n’échappent pas à la modernité et le Bavoisan a décidé de prendre de l’altitude pour les traitements de ses vignes qui s’opèrent maintenant par un drône qui a dûment mémorisé la cartographie des surfaces à traiter. Ce service est proposé par la Landi d’Orbe.

Le drône entrain de traiter

Autour d’un verre de Montchanoir, dans le caveau de Bavois, la discussion se poursuit en compagnie de Madame. Le diplôme cité en introduction est en bonne place et notre vigneron se réjouit que la presse (24H) ait loué les qualités de son gamaret – garanoir: «Il est si délicat qu’on pourrait songer à un joli pinot».

Les joies et les peines
de l’activité agricole

Sont abordés dans la discussion les problèmes de remise de domaine agricole dont les conditions se sont beaucoup durcies depuis une dizaine d’années, les soucis occasionnés par une politique agricole qui veut faire bloquer 3,5% des surfaces de compensation écologique en plus qu’actuellement (sur les terres exclusivement cultivables du domaine), des charges financières qui s’alourdissent avec l’augmentation du prix des engrais et du diesel. Mais le couple Martin reste positif, la relève est assurée et une nouvelle génération va pointer le bout de son nez !

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