Culture : Mario et Eliane racontent Bernard Viglino

Samedi dernier, la librairie Padi accueillait Éliane Junod et Mario Del Curto pour une séance de dédicace de leur ouvrage Une mosaïque humaine, consacré au peintre-mosaïste de Chavornay Bernard Viglino.

Dans un contexte où les boutiques de notre enfance ont subi de multiples changements de nom, voire de fonction, à travers les décennies, il est parfois réconfortant d’observer la stabilité des édifices religieux, empreints de conservatisme. Ainsi les vitraux et les mosaïques de Bernard Viglino, qui ornent de nombreuses églises, sont susceptibles de traverser les générations. Ne manquait plus qu’un ouvrage pour raconter le parcours atypique de l’artiste. C’est chose faite par l’écriture grâce aux textes de notre consoeur Éliane Junod et par l’image avec les photographies de Mario Del Curto.

Témoignage d’une époque

Né en 1924, Bernard Viglino nous y raconte sa vie, de l’entre-deux guerres jusqu’à nos jours. L’existence, souvent décrite sous l’angle d’une belle simplicité, était aussi parfois difficile alors. Bernard raconte avec bonhomie et mentionne souvent le prix des choses, comme le font les anciens; Eliane retranscrit le franc-parler de l’artiste – et exprime sa gratitude à l’éditeur urbigène pour n’avoir pas adouci les termes.

Les échanges entre l’artiste et l’auteure ont duré des années, établissant ainsi une relation de l’ordre de la famille, confie Éliane. «Le respect mutuel était inestimable et nous avons toujours maintenu le vouvoiement. Un jour, Bernard m’a présenté deux tableaux et m’a laissé en choisir un. Ce cadeau m’a profondément touchée, sachant qu’il n’aimait pas se séparer de ses œuvres. D’ailleurs il fixait souvent des prix exorbitants, afin qu’elles ne trouvent pas d’acheteur!» L’artiste lui a confié qu’une fois, il avait vendu une de ses toiles trente mille francs… et qu’il avait rappelé l’acheteur le lendemain matin pour la lui racheter!

Muse éternelle

Quand Bernard Viglino rencontre Madeleine, elle a 25 ans. Elle sera l’amour de sa vie jusqu’à son décès, à près de cent ans.

A de nombreuses occasions, l’artiste peindra sa muse, la «dame au chignon»; mais elle sera surtout une fervente collaboratrice, celle qui taille les petits morceaux de pierre pour que lui en fasse une mosaïque. Un jour il lui a d’ailleurs déclaré, phrase magnifique: «C’est toi qui m’as fait, pas ma mère». Eliane a écouté Bernard avec son cœur et a donné autant de place à Madeleine dans son texte qu’elle en a eu dans la vie du génial artiste de Chavornay. Sa muse est omniprésente dans les anecdotes racontées par Bernard: une relation inconditionnelle comme on n’a plus l’habitude, comme on rêverait d’en voir plus souvent.

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