Consommation: «Février sans supermarché», le challenge méconnu

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Consommation: «Février sans supermarché», le challenge méconnu

Après le dryjanuary (janvier sobre), un autre défi sur les réseaux sociaux incite à profiter de février pour fréquenter les commerces indépendants plutôt que les grandes surfaces. Mais peu de commerçants et de clients en ont entendu parler.

Le sujet semble coller à l’actualité: entre Migros qui annonce la suppression de 1500 postes et le mouvement de colère des agriculteurs qui reprochent, entre autres, les prix pratiqués par la grande distribution, une remise en question des supermarchés serait dans l’air du temps. Et pourtant la mise en pratique peine à prendre son essor.

Confort en ligne

Parmi les commerçants de la Grand-Rue d’Orbe interrogés, très peu étaient au courant de l’existence du mouvement «Février sans supermarché». Tous saluent le principe, mais certains s’accordent à dire que la grande distribution n’est qu’une partie du problème. La hausse des loyers est aussi évoquée. Mais très vite, la conversation part sur les habitudes des consommateurs. Si Gabriel Parchet, à la librairie Padi, apprécie la patience de la clientèle urbigène, d’autres, à l’instar du droguiste Jan Engdahl ou de Mireille Quinclet et Sandrine Paccaud, les fleuristes d’Ozidées Fleurs, remarquent une tendance de plus en plus grande à préférer le confort des achats en ligne.

Différent dans l’alimentaire

En revanche, c’est un autre son de cloche que l’on entend au Proxi de la Place. Patrick Rossier y dénonce les rabais accordés par les fournisseurs aux grands distributeurs. A tel point que ceux-ci peuvent se permettre de revendre leurs produits à un prix plus bas que celui que ces mêmes fournisseurs le lui proposent.

(Photo Nicole Haenggeli)

A l’épicerie Au bonheur en vrac, Elsa Fiaux est la seule à connaître l’existence de ce défi de février. L’année passée, elle avait participé en proposant des offres spéciales, mais cette année elle y a renoncé. Se pourrait-il que ce challenge, qui en est à sa septième édition, s’essouffle? «C’est bien possible», répond-elle. Et de remarquer que l’action ne lui avait pas apporté de nouveaux clients, mais n’avait profité qu’aux habitués.

(Photo Nicole Haenggeli)

Nuancer pour convaincre

Autrement dit, «Février sans supermarché» semble surtout prêcher les convertis. Pour les autres, comment ne pas le prendre comme une énième injonction culpabilisante visant à imposer un mode de vie idéaliste que l’on n’atteindra jamais ? Peut-être simplement en le nuançant, comme le revendique l’organisation environnementale En Vert Et Contre Tout, instigatrice du challenge. En effet, elle ne prône pas un boycott total mais juste de «faire au mieux»: acheter son pain en boulangerie, prendre son café au bistrot du coin plutôt qu’au distributeur… Le titre est certes assez extrême, mais «appeler le défi «Février en favorisant les commerces indépendants et en soutenant les petites fermes», c’était trop long», explique-t-elle.

www.envertetcontretout.ch

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