C’est un trio zurichois aux propositions musicales tout à fait envoûtantes qui était invité samedi soir au Hessel, à Orbe. Le concert des Trois Imaginaires, mêlant inspirations jazz et post-rock, s’est donné dans une ambiance intimiste idéale pour les spectateurs, qui ont pu apprécier pleinement ce voyage en musique.
Les Trois Imaginaires, ce sont Anatole Buccella (guitare), Pino Zortea (basse) et Samir Boehringer (batterie), trois musiciens issus de l’université des arts de Zurich (ZHdK). S’étant rencontrés là-bas, ils ont commencé à jammer ensemble en 2017 puis à se produire sur scène, avant d’être stoppés net par la pandémie. Cette interruption aura toutefois été pour eux l’occasion de produire une grande quantité de vidéos, de compositions et d’enregistrements, explique Anatole Buccella. Et quand la vie a repris son cours, ils se sont demandés : «Est-ce qu’on veut vraiment déjà aller tourner à l’étranger, ou est-ce qu’on ne veut pas plutôt faire toutes les caves possibles et imaginables de Suisse?». C’est cette deuxième option qui a été retenue et qui les a menés jusqu’au Hessel, espace culturel qui défend le principe d’entrée libre et d’accès à la musique pour tous.
Entre jazz et rock
Samedi soir, le groupe a proposé à son public un set de 45 minutes de ses propres compositions, suivi d’une sublime reprise instrumentale de Mad World du groupe pop rock britannique Tears for Fears. Si leur style musical, planant et affranchi des formes traditionnelles (couplet-refrain-couplet-refrain), est souvent décrit comme du post-rock par les spectateurs, eux-mêmes soulignent devoir beaucoup à la tradition du jazz, avec laquelle ils ont grandi. Le jazz en effet permet une grande interaction entre les musiciens et offre cette incroyable liberté d’improvisation que l’on a retrouvée dans leur concert. «On prend nos racines dans le jazz et notre esthétique dans le rock», résume joliment Anatole. Pour la vingtaine de spectateurs présents, la performance onirique des Trois Imaginaires dans la salle obscure du Hessel offrait une expérience quasiment cinématographique, les invitant à fermer les yeux et rêver au gré des solos de guitare électrique.
