La saison qui vient de se terminer a été riche en apprentissage et surtout en victoire pour Ethan Ischer, pilote de F4 bavoisan. De quoi stimuler la suite de sa carrière. A la fin de la scolarité obligatoire (en juillet dernier), Ethan a fait le point sur son avenir avec ses parents et se donne deux ans.
Aujourd’hui, Ethan Ischer est épanoui, souriant, clair dans sa tête. «Je consacre deux années à la compétition pour appréhender clairement mon potentiel de pilote, après on verra…». Le jeune coureur automobile de Bavois sait qu’il y a très peu d’élus dans ce sport onéreux et complexe et que seule la Formule 1 peut enrichir le compétiteur. Il n’a pas choisi la facilité pour la suite: «Chaque matin je me lève à cinq heures et je vais travailler avec mon père de six heures à midi. Au début, c’était difficile, mais maintenant j’ai assimilé et digéré les horaires et je sais que je peux consacrer mes après-midi aux entraînements et perfectionnements. A la fin de 2025, je devrais avoir eu assez d’expériences sur les différentes pistes pour pouvoir prendre la bonne décision pour la suite de ma carrière». Ses après-midi sont ainsi consacrés à la préparation pour les courses: il travaille sur un simulateur, il fait du fitness cinq fois par semaine et du kick boxing/boxe pour améliorer le cardio, la concentration et la souplesse dans les jambes.
Tactique à la Lewis Hamilton
Cette année, Ethan a participé aux championnats de F4 Italie et de F4 CEZ (Europe centrale). Il a pris le départ de 35 courses au sein de ces deux championnats et accumulé un total impressionnant de 263 points en F4 CEZ. Il a collectionné huit victoires et dix podiums, démontrant ainsi une belle compétence sur la piste et sa constance dans cet environnement hautement compétitif. Il a obtenu la pole position à cinq reprises et réalisé sept fois le meilleur tour. Cerise sur le gâteau, il a remporté lors de la dernière course le titre de champion d’Europe centrale zone (CEZ) en s’inspirant d’une tactique de course de Lewis Hamilton en 2016 pour détrôner celui qui le devançait avant l’ultime compétition. Ce fut plus difficile en F4 Italie, où son meilleur résultat a été une treizième place obtenue face à 40 pilotes aguerris dans cette compétition qui est l’une des plus exigeantes du sport automobile. «J’ai toujours du mal à être performant lors des qualifications; en course, je dois donc régulièrement remonter plusieurs pilotes pour être bien classé. C’est évident que ce titre et ces victoires peuvent me donner une belle visibilité et convaincre peut-être de nouveaux sponsors de financer mes prochaines saisons. Si je passe plus tard en Formule 3 ou Régionale, le budget annuel se situera à environ un million de francs».
Regard sur 2024
La saison 2023 d’Ethan est remarquable, ses victoires vont lui donner l’énergie nécessaire pour continuer vers d’autres succès plus prestigieux. Jusqu’où ira-t-il? Lui-même l’ignore, mais son envie, sa volonté et son énergie sont bien présentes. Précisons encore que sa Formule 4, quatre cylindres, dispose d’un moteur Abarth, d’un châssis Tatuus et de pneus Pirelli.
Ethan sait qu’il est privilégié, entouré par des gens remarquables, sa famille, son équipe Jenzer Motorsport, son coach sportif Marc Balson, de nombreux amis et ses 3 000 followers sur les réseaux sociaux. «Si je dois retenir un moment inoubliable de la saison, outre ma première victoire en mai sur le Hungaroring près de Budapest, je cite sans hésiter ma remontée de la 34e à la 14e place à Imola, en Emilie-Romagne», conclut Ethan, qui a dès à présent le regard tourné vers la saison 2024 et est déjà à la recherche des sponsors et parrains sans lesquels il ne pourra pas rouler.