Suite à la démission de sa directrice ainsi qu’à la fin du contrat à durée déterminée de son administratrice, et dans l’attente d’une décision quant à la subvention communale 2024, le théâtre de la Tournelle se trouve face à un avenir incertain.

Comme le rappelle Marylaure Huni, présidente du comité, le théâtre de la Tournelle est une association gérée par un comité bénévole, mais avec une direction professionnelle instaurée avec Isabelle Cuche-Monnier, voici une douzaine d’années. Après le départ de celle-ci, en janvier 2021, Isabelle Renaut, secondée par Laetitia Otz, puis par Yasmine Saegesser, a assuré une direction pendant trois ans. Des années difficiles, marquées par le covid, durant lesquelles la Tournelle s’est appliquée à rouvrir sa scène dès que les restrictions sanitaires l’autorisaient, consciente de l’importance de pérenniser l’offre culturelle.

Enjeu financier

La présidente explique que les postes de direction du théâtre de la Tournelle ont toujours été sous-dotés, le pourcentage attribué n’étant pas à même de couvrir la charge de travail nécessaire pour diriger professionnellement une telle entité. Par ailleurs certaines tâches, comme la tenue de la comptabilité actuellement assurée par un membre du comité, devraient idéalement être assumées par la direction, ce qui augmenterait encore sa charge de travail. Il s’avère dès alors irresponsable de continuer aux conditions actuelles, soit avec un poste de directeur ou directrice à 40% pour une charge de travail de 80%. La commune et le Canton, qui majoritairement subventionnent cette activité, ont été mis au courant de la situation. En effet, la subvention communale actuelle de quelque 60 000 francs par année n’est largement pas suffisante et ne permet pas d’assurer une programmation professionnelle (le double serait nécessaire). Avant de savoir quel salaire pourra être alloué et pour quelle durée, le poste ne peut donc pas être mis au concours. Retour à une scène culturelle entièrement bénévole ou pérennisation d’une structure professionnelle à Orbe, tel est l’enjeu.

Bâtiment à jour

Côté installations, Marylaure Huni précise que les quelques adaptations nécessaires au vu des réglementations de sécurité dans un bâtiment classé ont été effectuées. La salle est à même d’accueillir au maximum 50 personnes, ce qui est inférieur à la jauge précédente mais permet néanmoins de poursuivre l’accueil de spectacles. Par ailleurs, elle rappelle que certaines manifestations ont déjà été programmées dans d’autres endroits par le passé, notamment à Chantemerle ou au Casino, ce qui sera poursuivi.

Dans l’attente

La mission de la Tournelle est large, allant de l’accueil d’artistes en résidence, qui y créent leur spectacle avant de le jouer, à celui de trois troupes de théâtre amateur, de collaborations – par exemple avec le Festival du Film Vert – à l’organisation des spectacles scolaires. La sensibilisation à la culture et à son rayonnement sont au cœur de son rôle.

Le comité espère que les négociations en cours avec la commune, puis ultérieurement avec le Canton, permettront d’engager au plus vite du personnel et de maintenir le théâtre ouvert. A son sens, il est impératif d’éviter une phase de suspension, c’est pourquoi, dans l’intervalle, les bénévoles du comité assureront une programmation réduite. Ainsi, jusqu’au 4 février, la troupe de la Tournelle propose Dévastation, puis aura lieu le Festival du Film Vert (dimanche 10 mars); le comité travaille à programmer quelques spectacles, encore à définir, pour la suite, afin que ce lieu vive.

L’association et son comité recherchent de nouveaux membres. Intéressés? Faites-le savoir par courriel à info@tournelle.ch.