Elections cantonales 2022 : «Je pars l’esprit serein et fière du travail accompli»

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Elections cantonales 2022 : «Je pars l’esprit serein et fière du travail accompli»

La conseillère d’Etat Béatrice Métraux a confié l’exclusivité de l’annonce à L’Echo du Gros-de-Vaud: après vingt années de politique, dont les dix dernières passées à l’exécutif cantonal, elle ne briguera pas un nouveau mandat en mars prochain.

Secrétaire du Conseil communal, municipale, syndique, députée et enfin conseillère d’Etat. En vingt années, Béatrice Métraux a gravi et pratiqué tous les échelons politiques du Canton. «Et pourtant, en étant femme, étrangère, universitaire et Verte, je cumulais les handicaps», rigole l’ancienne syndique de Bottens. A l’âge de 66 ans, elle a toutefois décidé de prendre une retraite politique bien méritée et de laisser la place aux jeunes. Interview.

Quand et comment avez-vous pris votre décision?

L’idée a tranquillement mûri durant l’année écoulée. Je l’ai encore peaufinée cet été et je suis arrivée à la conclusion qu’il était temps de laisser ma place. C’est une décision 100% personnelle.

Pourquoi avoir confié l’exclusivité de cette annonce à L’Echo du Gros-de-Vaud?

Parce que c’est le journal de la région où j’habite et que j’aime beaucoup. Il fait un vrai travail de proximité et c’est toujours le premier que je lis le vendredi matin. Mais c’est aussi une manière de remercier la région qui m’a élue députée alors que je ne m’y attendais pas du tout. 

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui?

Je suis sereine grâce au nombre important de dossiers que j’ai pu faire aboutir durant ces dix dernières années et qui m’offrent le sentiment d’avoir bien travaillé, pour le bien-être de la population, dans toutes ses composantes. Mais je n’aurais rien pu faire sans les différentes personnes avec qui j’ai collaboré au sein de l’Etat, toutes motivées, engagées et efficaces.

Quelles ont été vos sources de motivation?

La diversité des sujets abordés, qui rend cette fonction passionnante. Et puis la satisfaction d’avoir mené à bien de gros dossiers, comme la Loi sur le logement, la réforme des curatelles ou la gestion de la crise du Covid en collaboration avec l’Etat-major cantonal de conduite et le département de ma collègue Rebecca Ruiz.

Tout cela n’a pas grand lien avec les dossiers de prédilection des Verts…

Je rappelle que j’étais en charge du Département des Institutions pendant plus de 8 ans avant de reprendre la tête de la Direction générale de l’environnement il y a moins de deux ans. Mais certains dossiers ont pu déjà bien avancer: l’élaboration du Plan Climat vaudois en collaboration avec mes collègues du Conseil d’Etat, l’adaptation des forêts au réchauffement climatique, la promotion du bois-construction ou encore le lancement d’une loi pour la protection du patrimoine naturel et paysager. La sauvegarde de l’environnement, qui va devenir de plus en plus une priorité, est faite de grandes et de petites choses. J’ai aussi contribué à la mise en place de réserves naturelles ou à des projets de renaturation de cours d’eau.

On vous sent très pragmatique…

Effectivement, j’ai toujours gardé les deux pieds sur terre et essayé de ne pas mettre en place des usines à gaz. J’ai toujours cherché à travailler dans le sens de l’intérêt général et pour les institutions. Je ne me suis jamais sentie comme une militante.

Et, a contrario, avez-vous des regrets?

Aucun! Parce que je suis toujours allée au bout de mes convictions. J’ai par contre été très touchée par le décès de Marie Schluchter (ndlr: assassinée par un récidiviste en mai 2013) et j’y repense souvent. Ça a été un échec du système, mais il a permis de réformer les relations entre les services médicaux et pénitentiaires, et de repenser la prise en charge des détenus.

Comment allez-vous occuper vos journées dès le 1er juillet prochain?

En passant du temps avec les membres de ma grande famille, ici et en France, que j’ai un peu délaissés ces dernières années. Je me réjouis aussi beaucoup d’avoir plus de disponibilités pour m’occuper de mon petit-fils et, enfin, de partager du temps avec mon mari Jean-François (ndlr: l’ancien inspecteur cantonal des forêts). Nous sommes encore tous les deux en pleine forme et nous allons sans doute beaucoup marcher. Je vais aussi lire, méditer et continuer à m’engager pour ce canton et ses habitants comme bénévole dans le milieu associatif.

Plus de politique, donc?

Je resterai membre des Verts, mais comme simple adhérente de base. Place à la nouvelle génération: elle est exigeante et a raison de l’être pour répondre aux défis climatiques!

SMR

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