VOTATIONS DU 13 JUIN : Une participation exceptionnelle, la loi du portemonnaie et celle de la sécurité

Lecture ~4 minutes
VOTATIONS DU 13 JUIN : Une participation exceptionnelle, la loi du portemonnaie et celle de la sécurité

DES BEAUX PRINCIPES À LA RÉALITÉ – Contre toute attente, la loi sur le CO2 a été refusée à une courte majorité et les deux initiatives demandant l’interdiction des produits phytosanitaires balayées. Quant à la loi COVID et aux mesures contre le terrorisme, on s’attendait à une petite victoire des deux ; les résultats furent conformes aux attentes.

Le peuple était amené à se prononcer sur cinq sujets dont les enjeux avaient une composante émotionnelle certaine, qui a occasionné une participation exceptionnelle de 59%. Les enjeux touchaient au portemonnaie ou à la sécurité des gens. Un non à la loi sur le CO2, qui aurait renchéri le prix de notre mobilité, un double non aux initiatives anti-pesticides qui auraient augmenté le prix de notre nourriture, un oui à une loi Covid-19, qui permet au Conseil fédéral de maintenir les mesures de protection de la population contre les effets de la pandémie et finalement un oui aux mesures de lutte contre le terrorisme.

Deux communes «rebelles» dans la région

Nos communes ont toutes voté comme la Suisse sauf deux qui se singularisent: Premier, une des cinq du canton à refuser la loi COVID-19 et Premier et Romainmôtier, associés à Lausanne et Ropraz, pour refuser la loi sur le terrorisme. 

Référendum contre la loi sur le CO2

Les premiers sondages montraient un refus clair du référendum contre la loi, loi qui semblait rencontrer l’adhésion d’une majorité de citoyens; les résultats ont toutefois abouti au contraire. Malheureusement la crise climatique n’attend pas et chaque jour sans mesures nous rapproche de l’échéance de 2030 où l’on doit atteindre une réduction de 50% de nos émissions de gaz à effet de serre. Si l’objectif tient déjà de la gageure, avec le refus de se donner des moyens concrets l’objectif s’éloigne encore. C’est l’un des paradoxes de l’esprit humain, qui accepte avec enthousiasme les grands principes, mais conteste déjà les premières mesures de mise en oeuvre, dès lors que son confort est sollicité.

Les populations urbaines acceptent la loi (grandes villes et leur périphérie directe, bien desservie par les transports publics) et les habitants éloignés des centres, pour qui la mobilité individuelle est essentielle, font pencher la balance en faveur d’un non. Il faudra pourtant très vite remettre l’ouvrage sur le métier. 2030 c’est dans moins de 9 ans. 

Les initiatives pour l’interdiction
des pesticides en Suisse

Les deux initiatives soumises au peuple poursuivaient des objectifs identiques, mais avec des moyens différents. La campagne fut hors-norme, acharnée, manichéenne, parfois féroce. Deux camps se sont durement affrontés avec une violence rarement vue dans le débat démocratique suisse et souvent dénoncés. D’un côté des initiants animés par une foi messianique, qui veulent purifier le pays de substances jugées nuisibles et toxiques, d’un autre un milieu paysan qui s’est senti agressé, mal aimé, incompris, craignant pour sa survie future.  

Chaque camp tablait sur une victoire marginale, proche du 50-50%. A la surprise générale, les deux initiatives ont été balayées à plus de 6 contre 4. 

La votation a révélé un important clivage ville-campagne, vécu dans notre région, avec une forte proportion de non. Les initiatives auront donné l’occasion aux agriculteurs de se solidariser comme jamais, de se fédérer pour faire connaître leur dur métier à la population, notamment urbaine, de montrer les efforts déjà faits pour réduire l’emploi de ces substances et qui vont se poursuivre, même sans les initiatives. Elles auront également montré que la population reste préoccupée par le besoin d’accéder à une nourriture saine et qu’en dépit du refus, notre agriculture devra poursuivre sa mutation vers des pratiques plus durables. 

Référendums contre les mesures COVID-19 et contre les mesures de lutte contre le terrorisme

Ici c’est la sagesse des Suisses qui aura parlé. La population fait confiance au Conseil fédéral et lui donne un blanc-seing pour continuer à trouver la meilleure position du curseur entre mesures sanitaires contraignantes et besoins de liberté, notamment en cas de 4e vague de COVID-19.  Sans surprise encore, ils ont accepté de donner des moyens supplémentaires à la police pour surveiller et traquer des radicalisés en mal d’actions violentes.

Continuer ma lecture

Lieux et acteurs de culture

Bibliorbe
Théâtre de la Tournelle
Semi-marathon des Côtes de l’Orbe
Urba Kids
L’ADNV
L’Office du Tourisme Yverdon et région
Toute la culture régionale