Vincent Kucholl : Humoriste et humble

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Vincent Kucholl : Humoriste et humble

Passer d’un diplôme en sciences politiques à l’humour est un pari que Vincent Kucholl a géré avec maestria et le quadragénaire n’a surtout pas pris la grosse tête malgré la notoriété du duo des Vincent avec son ami Veillon. Mais le connaissons-nous vraiment en dehors de ses interventions à la radio et à la télévision? Sachez d’abord que Vincent a passé une partie de sa jeunesse dans notre région puisqu’il a fréquenté ses premières classes primaires à Valeyres et à Rances, notamment avec Anne-Claude Cochand, son institutrice et l’une des correctrices de notre journal. C’est même au Casino d’Orbe qu’il a fait sa première apparition sur scène à l’occasion d’une soirée scolaire où il incarnait un rossignol dans une saynète. Vincent qui demeure encore attaché à ce Nord vaudois puisque ses parents y habitent encore.

Une ascension fulgurante

Il s’imaginait diplomate ou journaliste durant ses études. Après avoir tâté de l’improvisation, il s’inscrivait à l’école de théâtre Martin. Il y rencontrait deux camarades, Antonio Troilo et Matthias Orban avec qui il allait former un trio nommé les Ouahs. Encouragé par Matthias en dépit de sa modestie, il entame une série de chroniques humoristiques sur Couleur 3 avec Laurence Scheurer, alias Brichoux de 2009 à 2015. Il fera un peu plus tard la connaissance de Vincent Veillon, alors animateur sur la même chaîne de la RSR, lors d’une édition du Paléo Festival à Nyon. C’est en 2011 que le duo se voit alors confier une tranche d’émission de deux minutes (120 secondes) sur Couleur 3 durant trois années. Le succès de l’émission incite la Télévision Suisse Romande à leur proposer 26 minutes d’antenne le samedi en début de soirée, qu’ils interprèteront à  101 reprises. Actuellement, c‘est  en prime time  (forte heure d’audience) que le duo et leur équipe ont le loisir d’occuper mensuellement l’écran durant 120 minutes, le samedi soir en même temps qu’ils s’expriment le vendredi matin entre 7 h. 55 et 8 h. sur la Première de la Radio Suisse Romande.

Tout écrit ou presque

Si les sketches de nos deux humoristes font le buzz en Romandie, leur interprétation est trompeuse. Les deux compères ne jouent que rarement de l’improvisation contrairement à ce que l’on pourrait croire ou voir. 80% des textes sont écrits peu avant leur apparition à l’antenne ce qui ne manque pas de leur provoquer un certain stress au petit matin à la RSR. Tout au plus décident-ils la veille du personnage fictif qui sera l‘invité, pour déguiser le personnage avant son passage à l’antenne. Pour 120 minutes, l’essentiel des capsules est tourné dans les locaux de leur société «Production 360» qui se trouvent à Lausanne. Seuls les raccords entre les sujets sont interprétés en direct. A cela, est venu s’ajouter le spectacle «Le Fric» dont la tournée est en train de se terminer après 109 représentations en Romandie et deux à Zurich, du 6 février 2018 au 20 mars à venir.

Le Knie et la banque

C’est dire que les deux compères ne chôment pas au cours des années. Quand bien même ils ne souhaitent pas signer des engagements de longue durée, tout au plus pendant 18 mois, ils ont le souci de donner du travail à la dizaine de jeunes employés qu’ils forment dans les métiers du spectacle. En 2019, ils participeront à la tournée romande du cirque Knie, d’août à novembre 2019, pour amuser les spectateurs entre les numéros pour un total de 25 minutes. Vincent Kucholl évoluera dans un tout autre registre à l’occasion de l’enregistrement du deuxième volet de la série Quartier des banques, notamment en compagnie de Brigitte Fossey. A cette occasion, le natif du Nord vaudois incarnera un banquier d’une famille genevoise dans la réalité du monde des affaires. Comme il aime à le dire, c’est avant tout le plaisir qui motive Vincent Kucholl. Faire rire est une chose, mais nous souhaitons aussi faire réfléchir les gens sur les réalités helvétiques. Jusqu’à maintenant, aucune plainte n’a été déposée à notre encontre, ce qui nous permet d’exiger une liberté absolue dans nos interprétations. Le fond comme la forme ont leur importance qu’il faut soigner constamment».

Bourreau de travail

Lorsqu’on lui demande d’évoquer sa vie privée, il se garde bien de la dévoiler, du moins dans les grands médias. Il considère qu’elle est celle d’un citoyen lambda. Il concède toutefois qu’il apprécie bien manger et boire un verre avec les amis dans la convivialité. Les voyages sont l’une de ses autres sources de plaisir. Mais son job le passionne et il lui consacre l’essentiel de son temps puisqu’il n’a même pas eu le temps de se marier, ni de procréer. Elevé dans la culture protestante, il avoue avoir eu une certaine réticence à se mettre en avant. De la même manière, il a eu un peu de la peine à monter sur la scène. Mais lorsqu’on apprécie les prestations des Vincent, on pourrait avoir des regrets. Il sait également que dans ce domaine de la variété, tout est précaire. C’est pourquoi il faut être prêt à tout instant à revoir son registre. En tous les cas, les deux «sales garçons de Couleur 3» ont su convaincre et sont fort appréciés des Romands de toutes générations. Un vrai bonheur et une bouffée d’air frais qui fait diablement du bien.

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