Vie scolaire : Relever les défis de la parentalité

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Vie scolaire : Relever les défis de la parentalité

Vie scolaire : Relever les défis de la parentalité

« Nouveaux enfants, nouveaux parents : les défis de la parentalité », tel était le thème de la conférence présentée, le 21 janvier, aux parents des élèves de Chantemerle par le pédopsychiatre Philippe Stephan. Aperçus.

Le conseil d’établissement des écoles primaires et secondaires d’Orbe avait convié mardi 21 janvier les parents d’élèves à une soirée de rencontre et d’échange qui a réuni une bonne centaine de personnes à l’aula de Chantemerle. Au programme, une présentation des activités et des projets du conseil et une conférence du pédopsychiatre Philippe Stephan intitulée « Nouveaux enfants, nouveaux parents: les défis de la parentalité »

Claire-Lise Cand, présidente du conseil d’établissement, a rappelé en préambule les objectifs de celui-ci, notamment en matière de devoirs surveillés, d’octroi de demi-journées de congé et d’organisation du bal de fin de scolarité. Parmi les projets, on mentionnera la mise sur pied d’un groupe de parents référents et traducteurs qui pourront utilement relayer des informations pour des parents non francophones.

Au fil des générations

Le Dr Philippe Stephan est bien connu dans les milieux de la psychiatrie pour enfants et adolescents. Après avoir occupé des fonctions de médecin-chef au SUPEA (service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent), il exerce actuellement dans le privé.

Première constatation d’importance, selon l’orateur, «les enfants ont peu changé, contrairement à la manière d’exercer le rôle parental». Jusqu’à 4 ou 5 ans l’enfant effectue toujours les mêmes apprentissages (alimentation, les besoins, la mobilité…); il entre alors en négociation avec les autres, «puis vers 11, 12 ans c’est un peu la catastrophe, c’est le tunnel; puis ils deviennent parents à leur tour et c’est aussi la catastrophe», caricature avec humour Philippe Stephan. Selon lui, c’est plus compliqué du côté parental, la pression s’est accentuée face à une évolution sociale qui a fragilisé la transmission éducative: davantage de divorces, grosses sollicitations professionnelles qui rendent moins disponibles, envie d’être aimé, désir d’un modèle éducatif qui renvoie au souhait de ce que l’on aurait désiré recevoir soi-même comme éducation et qui ne correspond pas nécessairement aux besoins de l’enfant. Apparaît aussi une certaine incohérence entre les attentes que fatalement chaque parent a face à son enfant et les déclarations affirmant qu’on le laissera libre de ses choix de vie.

Florilège de méthodes

Le pédopsychiatre annonce la couleur: «Sur les cinq piliers éducatifs que je vais vous présenter, quatre ne fonctionnent pas!» Sans surprise, le recours à la force, voire à la violence physique, a été proscrit, à tout le moins dans notre civilisation occidentale. Pourrait-on alors utiliser le savoir comme autorité éducative, fonder sa légitimité sur l’utilisation d’un vocabulaire et de références savantes? Pas convaincant non plus. Et que penser du recours au charisme, jouer au «parent-copain» à coup d’opérations de séduction? Pas plus convaincant, selon l’orateur. Et l’éducation par la mise en avant des valeurs, dont celle que l’on rabâche aux ados: le respect? Le conférencier ironise sur ces activités participatives destinées aux ados à qui l’on propose immuablement la rédaction d’une charte le plus souvent fortement suggérée, voire dictée par des adultes. Pour déployer des effets, ces valeurs devraient véritablement émaner des ados eux-mêmes. Pour le pédopsychiatre, il faut savoir «garder sa position d’adulte enrichie d’expérience – tout en ne cachant pas ses failles – car elle constitue forcément un exemple pour l’enfant qui n’a pas encore passé le cap».

Dépendance et détachement

Chez les autres mammifères, à la fin de l’allaitement, le lien avec la mère se rompt plus ou moins rapidement et le jeune individu prend son autonomie, observe l’orateur. Chez l’humain, la dépendance avec la famille va durer beaucoup plus longtemps, l’adolescence constituant le début, parfois délicat, du détachement. Durant cette période-clé, il faudra «réguler ses émotions», avec parfois (ou souvent) le recours à l’alcool, plus dangereux selon Philippe Stephan que le cannabis, mais néanmoins seule substance autorisée.

Comment accompagner son ado durant ces délicates années? En faisant confiance à soi-même et à son enfant, en acceptant qu’il garde des secrets, de l’intimité, en ne cherchant pas à savoir tout de lui, répond en substance le médecin. Plus concrètement, «frapper avant d’entrer dans la chambre de son ado». C’est dans ce contexte que les parents pourront exercer  leur liberté de mettre des limites éducatives à leur enfant», conclut-il.

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