Evacuation – La nouvelle déchetterie a ouvert en face de son ancienne place à la rue de l’Industrie. Après deux mois d’utilisation, les avis récoltés sur place divergent
sur la plupart des aspects. Reportage.

À coup sûr, ce qui fait l’unanimité, c’est la bonne hauteur des bennes. Elles sont maintenant placées les unes à côté des autres en une longue ligne droite. Il n’y a plus besoin de monter un escalier pour déverser les déchets. Les divergences viennent des deux manières de faire: celle des personnes qui trient tout chez elles et celles qui empilent en vrac dans leur coffre et trient sur place.

Bras chargés et va-et-vient

Lilianne Emery, une première usagère, détaille son parcours entre deux débarrassages: «Je viens avec des sacs triés. Nous avons le privilège d’avoir des chariots à disposition. J’y place mes sacs en fonction des emplacements des bennes. Oui, ça demande de l’organisation, mais je ne fais qu’un trajet», avant d’ajouter gaiement, «les travailleurs sont serviables, même les jeunes.» Au contraire de cette parfaite utilisatrice, bon nombre de gens vont d’une benne à l’autre les bras chargés. D’autres ont des sacs non triés qui les obligent à beaucoup marcher le long des bennes.

«Assez pratique, mais peut mieux faire»

Malgré ses améliorations, la nouvelle déchetterie soulève plusieurs critiques de la part des utilisateurs. «Je préférais l’ancienne; C’était plus convivial; Les places de parcs étaient plus près des bennes; Ici c’est agressif; ou encore: on ne trouve pas de place de parc, il faut refaire le tour.»

Eva Guignard, une autre usagère, est mitigée, mais s’adapte déjà: «Je la trouve assez simple d’utilisation, mais moins pratique à cause de sa longueur et des allers et retours qui en découlent. Toutefois quand on commence à la connaître, ça va mieux, on sait comment s’organiser.»

Yves Auberson, lui, trouve la nouvelle déchetterie «assez pratique, mais aurait pu mieux faire», dit-il en riant. Il pense qu’on aurait pu élargir la place en la poussant jusqu’aux barrières, plutôt que de laisser des bandes herbeuses. C’est un autre point noir relevé par les automobilistes. On entre à un bout de la lignée des bennes et on en sort à l’autre bout. Entre, il faut trouver une place, manœuvrer, contourner la halle centrale, le tout dans un espace étroit.

«Quand on commence à la connaître la déchetterie, ça va mieux, on sait comment s’organiser» 

Eva Guignard : utilisatrice

Les jours d’ouverture, deux adultes et deux jeunes aides travaillent chacun devant une benne. Ils doivent s’assurer que les objets déversés sont concordants, cartons, ferrailles et autres. M. Syrvet, qui travaillait déjà dans l’ancienne déchetterie, souligne les améliorations: «Les bennes sans escaliers et les caddys, ça aide. Et puis, il y a aussi des toilettes. Il trouve le travail un peu plus physique, les gens mitigés, mais le contact reste selon lui toujours aussi bon qu’avant.

Un métier pas si facile

Paul Lareau est le responsable de la déchetterie depuis six ans, durant lesquels il en a connu trois successives. La première a brûlé, la seconde a été construite sur le même emplacement, mais mieux aménagée, et enfin celle d’aujourd’hui. Il apprécie toujours autant son travail, mais relève: «Ici, c’est très fonctionnel, mais ce n’est pas facile à surveiller. Les gens se sont relâchés sur le tri. Cela nous oblige à plus de surveillance. Ce n’est pas facile d’avoir la bonne approche face à un usager qui arrive avec un sac plein de déchets qui doivent aller dans un sac payant. Je viens de me faire menacer par exemple par quelqu’un à qui je demandais de bouger sa camionnette.» Le responsable constate aussi une augmentation de fréquentation, ce qui lui fait dire que la nouvelle déchetterie s’est adaptée aux consignes anti-covid.Enfin, concernant la ressourcerie, elle est prête et n’attend plus que le feu vert.