La quatrième étape de l’itinéraire «Via Cluny» mène les promeneurs de Mollens à Romainmôtier. Au long de cette route de 18.4 kilomètres se situe un monument daté du 17e siècle: le château classique de L’Isle. Le paysage se dessine comme un fleuve de vestiges du passé. Ceci se révèle au travers du site de Romainmôtier. Plus qu’une Abbatiale, c’est une oasis d’histoire.
Visite
À l’extérieur, le porche du 13e siècle précède le narthex roman. Au flanc sud, un contrefort de la période des Bernois contraste avec le départ d’arcs gothiques. Ces derniers sont des témoins du cloître qui bordait l’édifice. Les façades de l’église illustrent le temps qui passe. Ainsi le fait le nom du village. Romainmôtier réfère à Romain, un homme d’Izernore près de Nantua dans l’Ain. Au début du 5e siècle, ce jeune embrasse la voie monastique. Il se fait ermite dans un vallon sauvage du Jura. Une communauté et un monastère se créent autour de lui. Plus qu’un site clunisien, la bourgade est un exemple qui nous initie aux origines du monachisme en Occident. À l’intérieur, les fondations de la première église érigée au 5e siècle sont indiquées au sol. Ces échos abstraits du passé y réverbèrent. Les programmes iconographiques, les éléments architecturaux ou encore le mobilier liturgique composent un ensemble unique qui permet de valser d’un siècle à un autre.
Michel Gaudard, un connaisseur des lieux
Au travers de l’application «Via Cluny», une découverte ou redécouverte ludique de cette richesse insoupçonnée est proposée. «Nous avons mis sur pied un quiz qui initie des visiteurs de tous âges à un éventail de chapitres de l’histoire», souligne Michel Gaudard. Dans ce dédale de trésors, le connaisseur des lieux a quelques endroits préférés. Parmi eux figurent le chœur. «On y aperçoit les marquages qui rappellent les origines du site, mais aussi l’ambon du 8e, l’appareil du 11e et les chapiteaux historiés. Il s’agit du cœur battant. Par ailleurs, l’architecture générale du site rend l’édifice particulier. C’est un trésor sauvegardé dans un nuage d’histoire» conclut Michel Gaudard.
