Dernier catch d’impro de la saison au Hessel, en cette soirée du 2 juin passé. Un vrai plaisir de rire avec la généreuse Compagnie des Orbes.
Entre le duo des 80’s représenté par Charlotte et Yann et celui des 90’s formé par Martin et Stéphanie, les idées fusent et pétillent en ce mardi soir. De l’impro modérée par Laurane et applaudie par un public enthousiaste: on rit et voyage au gré de l’imagination débordante des acteurs de la Compagnie des Orbes.
L’impro? C’est du théâtre en live, non écrit, sur un thème donné – ou même sans thème. Il faut faire confiance à l’autre, à soi, au groupe et au public pour vivre une situation dans le moment présent, rebondir et créer une chute. Chacun à la fois dramaturge, metteur ou metteuse en scène, scénographe, acteur ou actrice, les participants jouent devant un public sans texte prédéfini et sans mise en scène préalable. Parfois il faut suivre un thème, tel que «la mystérieuse disparition des rouleaux de papier toilette», ou bien utiliser un mot spécifique. Fastoche, non?
Des potes…
La Compagnie des Orbes, c’est un groupe de potes qui a joué au championnat vaudois d’improvisation il y a six ans, puis s’est enrichi d’autres amis. «On cherchait quelque chose de moins compétitif que l’AVLI (ndlr association vaudoise des ligues d’improvisation), alors on s’est regroupés. On joue ensemble, pas contre les autres», précise Charlotte.
Les douze membres se répartissent toutes les dates de représentations, de novembre à fin mai (l’année prochaine seulement jusqu’en avril). Ces passionnés de la scène et du moment présent jouent leurs improvisations théâtrales à l’espace Hessel les mardis, en alternance avec du stand up.
Pour en être, pas besoin d’être professionnel reconnu de la scène. Venus de La Tour-de-Peilz, Lausanne, Mathod ou encore Rolle, ils avaient quitté leurs habits de ville pour ceux de catcheurs, ce mardi de juin. Educateur dans le parascolaire pour Yann, ingénieur en transports pour Martin, enseignante spécialisée en école primaire pour Stéphanie… «Il y a souvent plus de représentation masculine que féminine dans cette discipline, mais, là, c’est assez paritaire, on essaie de garder cet équilibre», note Yann. Certains ont débuté dans le cadre scolaire ou universitaire. Fred, le plus expérimenté de tous, a commencé il y a 25 ans. Il était à la régie, ce soir-là: chacun tourne à tous les postes, à chaque fois, pour plus de démocratie.
… et du rythme
Seule comédienne professionnelle de la troupe, Charlotte explique: «On a plusieurs formules. Aujourd’hui c’était un catch d’impro deux contre deux; c’est plus rythmé que le match qui donne vingt secondes de discussions avant. Le format carte blanche permet à un participant d’imaginer en amont un concept, de penser le spectacle qui sera suivi par le reste du groupe. Une autre formule, le cabaret Full Impro, est plus punch avec des sketches à thème de 3, 5 ou 10 minutes. Il existe des formats plus longs, mais pour des gens qui ne connaissent pas, c’est moins divertissant et plus dans la performance. Tout dépend aussi de la catégorie imposée, possiblement plus littéraire et moins drôle». Car l’improvisation, ce n’est pas forcément humoristique…
Grâce à Alexandre le directeur du Hessel, les artistes peuvent être payés au chapeau avec un fixe minimum. «Qu’on arrive à en vivre ou pas, on le fait pour le fun, sinon on ne le fait pas. On a de la chance de jouer au Hessel, car l’accueil est génial et généreux».
La Compagnie des Orbes est présente sur Facebook et Instagram.






