Les travaux de rénovation du temple d’Orbe ont duré deux ans. Pour un coût inférieur au budget initial de près de 4 millions de francs, la restauration est réussie, ce qu’ont apprécié les visiteurs venus samedi dernier à la journée d’inauguration.

Le temple d’Orbe rénové méritait bien une journée d’inauguration: elle a eu lieu ce samedi premier juin. Michel Staffoni, chancelier du canton de Vaud, et Bertrand Clavel, conservateur des monuments et sites pour le Nord vaudois, représentaient les autorités cantonales. Après les mots d’accueil du municipal Denis Tschannen, l’architecte Dominique Montavon, spécialiste en rénovation de sites historiques, a présenté les travaux réalisés sous sa conduite.

Côté gros oeuvre, c’est la charpente et la toiture du clocher qui ont constitué l’essentiel des travaux de rénovation. En façade, quelques interventions ont été nécessaires pour remplacer des pierres taillées en mauvais état.

Les supports des cloches ont été remplacés et la mécanique de l’horloge a été entièrement révisée; les cadrans extérieurs de l’horloge ont aussi été remis à neuf.

Lumière intérieure

Mais les éléments de la rénovation les plus visibles, et les plus remarquables esthétiquement, c’est à l’intérieur de l’édifice qu’on les découvre. Ce qui saisit en premier lieu le visiteur, c’est la lumière qui baigne l’ensemble et donne un sentiment d’espace élargi. Les murs ont été nettoyés, les décors peints ont repris les codes de la rénovation entreprise en 1933 par les architectes Gilliard et Godet avec le restaurateur Ernest Correvon, qui s’était lui-même inspiré des éléments anciens retrouvés. L’éclairage, totalement renouvelé, est désormais programmable selon le type de manifestation.

Au sol, le carré central, désormais en pierre grise, contribue également à l’effet d’agrandissement visuel. Il a permis l’installation d’un chauffage au sol, qui assure une température constante; cependant les conduits de l’ancien chauffage à air chaud ont été conservés et l’installation de chauffage remplacée permet un ajustement de confort de la température selon les besoins. Le reste du sol a conservé ses petites planelles rouges, mais elles ont été débarrassées de la couche de vernis brillant qui les recouvrait.

Les rudes bancs de bois ont laissé place à des chaises confortables. L’installation de sonorisation et la boucle pour les malentendants ont également été remplacées. Enfin, des WC ont trouvé place dans la bâtisse.

Un beau chantier

La lourde table de communion en pierre, installée dans les années 60, a été remplacée par une table ovale en bois. Dessinée par Dominique Montavon, elle a constitué le travail de fin d’apprentissage d’Axel, formé auprès de l’ébénisterie des Prés du Lac à Yverdon. Elle aussi contribue à alléger l’impression d’ensemble.

Enfin la crypte en sous-sol a été débarrassée des archives communales, qui attendent la fin des travaux d’agrandissement de l’hôtel de ville pour trouver place dans ses combles.

Le chantier a été le théâtre de discussions aussi rudes que positives avec les responsables cantonaux des monuments historiques et s’il a connu quelques surprises, toutes ont pu être maîtrisées. Délais et budgets respectés, Lorenzo Mogavero gardera un excellent souvenir de ce chantier particulier; le responsable des bâtiments communaux en vient même presque à regretter qu’il ait pris fin, tant il y a appris de l’histoire et de l’architecture du lieu !