ASSOCIATIF – Chantiers participatifs, réunions, rencontres, de nombreux collectifs gravitent sur le Mormont au-dessus d’Eclepens et de La Sarraz. Mais qui sont les zadistes qui défendent cette colline? Rencontre d’une ancienne éducatrice qui a créé sa propre association Rêve-ta-vie en lien avec la terre.
L’association Rêve-ta-vie a été fondée il y a maintenant une année, sur l’initiative de Stéphanie. Nous avons donc pris rendez-vous avec cette membre fondatrice pour obtenir plus de détails. Le premier jour de l’an, le cadre atypique de la première «Zone à Défendre» de Suisse accueille notre rencontre au sein d’une yourte blanche. Ancienne éducatrice de rue et travailleuse sociale, cette quadragénaire de la région d’Echallens tient à proposer un environnement sain à ceux qui le souhaitent, via des activités en lien avec la nature et la Terre.
Environnement inadapté
Stéphanie, de par ses voyages, a fait de multiples rencontres à travers le globe. Elle s’est ainsi intégrée à plusieurs groupes et a tissé des liens avec eux. «Mes amis et contacts m’informent sur l’état de la planète». Lors des feux en Australie, c’est par une de ses connaissances sur place qu’elle apprend ce qui se passe et comment aider les indigènes. Ce besoin d’aider les autres est saillant chez cette activiste. Constatant que «les institutions actuelles s’enferment dans des méthodologies inadaptées aux «nouveaux profils des jeunes», elle s’engage pour créer des structures pouvant accueillir la génération à venir. C’est ainsi que l’idée lui est venu de lancer l’association Rêve-ta-vie. «J’ai rencontré tant de jeunes qui souffraient de la manière dont on traite la Terre, les animaux, qui s’inquiétaient de l’état actuel de la nature et qui ne voyaient pas d’espoir. Certains d’entre eux avaient des diagnostics de psychose environnementale, ce qui signifie, de manière un peu vulgarisée, que l’environnement dans lequel ils évoluent ne leur convient pas et les amène à développer des troubles.» Elle développe donc ce cadre associatif afin de proposer des actions qui soutiennent ce mouvement de «reliance» à la Terre via des événements éducatifs, psychocorporels, artistiques, ainsi que par des pratiques animistes et autres thérapies alternatives. Son but? Faire diminuer si possible, voire éradiquer certains troubles de ces jeunes en leur proposant un environnement sain.
Des patrimoines en danger
Au fil des rencontres, la dizaine de membres de Rêve-ta-vie se focalisent sur plusieurs projets. Le premier étant de mettre en valeur les patrimoines culturel et naturel. «L’idée est de se rencontrer dans les forêts, avec des herboristes, des archéologues, des énergéticiens, des druides, pour faire exister la science et l’énergie ensemble, explique Stéphanie. La colline du Mormont est un de nos lieux préférés car elle regorge d’une faune et d’une flore incroyables. Elle contient aussi de nombreux vestiges celtiques.» Ce patrimoine pourrait disparaître sous l’exploitation cimentière, d’où cette défense active des zadistes. «Sauver la colline, défendre la Terre. Il est temps d’agir pour nos droits et ceux de la nature, assène l’ancienne éducatrice. Beaucoup de gouvernements européens ont adopté le droit de la nature, et pourquoi pas nous, les Suisses? Nous sommes si lents alors que nous avons tout pour bien faire.»
Les prochains projets de Rêve-ta-vie
Faire reconnaître des lieux de la région avec le droit de la nature; un clip vidéo avec plusieurs artistes de la région; développer des ateliers de kerterres; développer des spectacles et ateliers pour découvrir la beauté de la nature, des forêts, des plantes, ainsi que des performances artistiques.