Pour la première fois, la famille urbigène Fayet a choisi d’engager une jeune fille au pair. Une solution avantageuse qui permet de combiner garde des enfants, aide au ménage et échange culturel. Reportage.
Chez les Fayet, à Orbe, à l’instar de nombreuses autres familles, le quotidien est bien rythmé. Laura, la maman, travaille à 80% en tant que collaboratrice à l’OFSP (office fédéral de la santé publique). Maxime, le papa, est employé à 90% comme responsable d’un bureau de communication. Rajoutez à cela Achille et Gabin, deux petits lutins de respectivement 6 et 4 ans, une liste d’attente pour une place de crèche et le cocktail peut vite devenir explosif ! Une pièce maîtresse manque cependant au puzzle : Janine, la jeune fille au pair.
Janine Hadorn, seize printemps, a grandi de l’autre côté de la Sarine, à Mühledorf (BE). Tout comme sa mère l’avait fait dans sa jeunesse, Janine a choisi de venir passer une année en Suisse romande pour apprendre le français et passer un diplôme de langue avant d’entamer un apprentissage de spécialiste en hôtellerie. Véritable couteau suisse, elle travaille 25 heures par semaine dans la famille Fayet. « Pour nous, l’arrivée de Janine est un grand soulagement, on n’est plus à la minute pour rentrer du travail, on sait que la maison est propre, que les enfants ont toujours un partenaire de jeu, que le repas sera prêt. La charge mentale est clairement diminuée », raconte Laura. Lorsqu’ils ont emménagé à Orbe il y a trois ans, les Fayet se débrouillaient avec les grands-parents pour assurer la garde de leurs enfants. «Ils étaient preneurs, mais deux enfants en bas âge, c’est très fatigant, et nous nous sentions mal à l’aise de leur demander encore des soirées de garde en plus le week-end », explique Maxime.
Découvrir d’autres horizons
Se remémorant ses souvenirs d’enfance, le jeune papa a donc eu l’idée d’engager une «au pair ». En effet, ses propres parents ont pris des jeunes filles pendant de nombreuses années et Maxime est encore en relation avec certaines d’entre elles. « Nous avons fait appel à l’école Didac, basée à Lausanne, car mes parents passaient déjà par cette structure à l’époque», explique-t-il. Pour les Fayet, qui ont vécu une année en Chine, il était important que leurs enfants découvrent tôt qu’il existe d’autres cultures, d’autres langues et d’autres façons de vivre. Car engager un jeune au pair, c’est aussi faire connaissance avec sa famille, s’entraîner à prononcer quelques mots en Schwyzerdütsch et pourquoi pas découvrir une nouvelle région de Suisse.
Un membre de la famille
Pour accueillir un jeune au pair, la condition est de pouvoir lui offrir une chambre privative. Laura et Maxime ont la chance d’avoir un espace équipé d’une salle de bain à l’étage inférieur de leur maison. Janine peut ainsi conserver davantage son indépendance et la famille son intimité. « Rien que pour les enfants qui pleurent la nuit, c’est un atout pour elle », rigole le papa. Mais à les voir discuter et blaguer, on a l’impression que Janine est bien plus qu’une employée. Laura confirme : « Elle est vraiment devenue comme un membre de la famille, parfois elle reste le week-end ou invite des amies. Ça ne nous dérange pas du tout ». Janine abonde : « Au début, j’avais de la peine avec la langue, mais aujourd’hui je me sens vraiment bien et je sais qu’ils sont toujours là pour moi si j’ai un problème ».

Deux jours par semaine, Janine se rend à l’école Didac de Lausanne pour suivre notamment des cours de français. Un moyen idéal pour parfaire ses connaissances apprises au côté d’Achille et Gabin et aussi de retrouver ses copines. « Pour moi, c’est un bon équilibre et on partage ce qu’on vit dans les familles », conclut-elle tout sourire. Fin juin, Janine repartira chez elle avec un diplôme de langue, mais surtout une sacrée expérience de vie !
L’Ecole Didac en bref
Fondée en 1970 par Andreas Sommer, l’école Didac proposait initialement des cours de révision pendant quelques semaines lors des vacances d’été, en vue de préparer la rentrée scolaire. Dans les années 80, la première « année au pair » fut ouverte à Lausanne. La nouveauté proposée ? Au lieu de travailler près de 40 heures dans leur famille d’accueil, les jeunes passent dès lors 3 à 5 demi-journées par semaine à l’école pour développer leurs compétences linguistiques de manière efficace. Dans les années qui suivirent, des écoles ont ouvert à Berne, Genève, Lugano, puis finalement Eastbourne en Angleterre en 2005.
Des cursus variés
Aujourd’hui, l’école propose différents programmes. Si les séjours au pair restent toujours la majorité, l’école propose également aux élèves un cursus à temps complet à l’école. Pour les plus audacieux, un programme combine l’apprentissage de l’anglais et du français ou de l’allemand selon la région linguistique. Les élèves étudient alors six mois en Angleterre, puis quatre mois en Suisse. À l’inverse, pour ceux qui préfèrent rester dans le cocon familial, Didac propose aux jeunes romands de venir apprendre l’allemand ou l’anglais à Lausanne tout en travaillant au pair dans une famille ou auprès d’une personne âgée. Une solution qui a l’avantage d’être économique pour les parents, puisque le travail fourni par le jeune paie en grande partie les frais d’écolage.
Intéressés ? Didac vous attend pour une soirée d’information en ligne le 3 juin à 19 h. Pour plus d’informations ou pour devenir famille d’accueil : www.ecole-didac.ch
Cet interview a fait l’objet d’une capsule vidéo par Chek media (www.chek-media.ch), projet pilote vaudois qui a pour mission d’intéresser les jeunes à l’actualité, locale et vérifiée. Ce media, qui travaille avec plusieurs journaux vaudois, dont L’Omnibus, est accessible au travers de courtes vidéos, disponibles notamment sur leur site, Instagram et TikTok.