Contemporains, le premier syndic de Croy depuis 2014, le second au même poste à Romainmôtier-Envy depuis 2022, Thierry Candaux et Marc Benoit ont bien des choses en commun. Portraits croisés.
Il y a des fois où le hasard fait bien les choses. Dans ce monde sous perfusion, quoi de mieux qu’une bonne nouvelle, qu’une découverte heureuse où la chance et la bonne volonté s’allient pour accoucher d’une histoire qui déroule son tapis rouge? Ainsi, tout près de chez nous, Thierry Candaux et Marc Benoit vivent depuis leur naissance – tous les deux en 1969 – une connivence, pour ne pas parler d’amitié complice forgée à l’air du temps. Leur année de naissance n’est que la première pièce du puzzle de leur existence, puisqu’en plus d’être l’un et l’autre fils de paysan, ils vont vivre une partie de leur vie scolaire sur les mêmes bancs. Voisins de villages aussi, Marc habitant à Envy et Thierry à Croy. Les deux vont ensuite travailler à la ferme paternelle et reprendre le domaine, en 95 pour Marc et en 2009 pour Thierry.
Echos
Leurs carrières politiques vont converger en 2022, lorsque Marc accède à la syndicature, un an après être entré dans la municipalité, alors que Thierry dirige son village depuis 2014, après trois ans comme municipal. Au niveau professionnel, la trajectoire se fait également commune avec le passage au bio qui se réalise dans les années 2011-2012. On pourrait même relever d’autres convergences, plus familiales, puisque les deux sont mariés et s’appuient sur les compétences de leurs conjointes dans la marche du domaine. De plus, chacun a trois enfants: deux filles et un fils. Pas de surprise quand on saura que leurs deux fils vont reprendre le domaine dans les années qui viennent. On pourrait sans peine trouver d’autres occasions où leurs parcours se découvriraient des points communs.
Ainsi, quatre éléments les relient encore: outre la musique qu’ils pratiquent au Brass Band de l’Echo du Nozon, ils se situent tous les deux plutôt à droite sur l’échiquier politique. Ils collaborent aussi au niveau professionnel par des échanges notamment de four-rage. Petite touche finale: Lucien, fils de Thierry, termine bientôt son apprentissage. Devinez chez qui?
Bios
Les parcours de Marc et Thierry affichent pourtant quelques différences. La plus évidente concerne certainement leurs domaines respectifs, puisque Marc a du bétail (une centaine de têtes dont 55 laitières), tandis que Thierry a abandonné cette charge en 2016. Si ce dernier a passé au bio, c’est par répulsion devant les produits phytosanitaires, avec notamment la forte gêne de sortir la pompe à traiter, mais aussi pour rompre avec une routine qui s’installait. Il apprécie beaucoup que son père n’y a fait aucune opposition. Marc, de son côté, est passé au bio devant les graves problèmes de santé que son père et son oncle ont connus, dûs aux traitements chimiques appliqués aux terres du domaine. Il cumule également le rôle de président de la fédération laitière Prolait depuis quinze ans. Mais assez de comparaisons: gardons l’image humaine de deux contemporains, agriculteurs et syndics de leur état, partageant une même vie de famille, le plaisir de la musique, une complicité de bon aloi et une amitié sincère.