Il s’appelle le ruisseau de Mivellaz (ou de Miville). C’est-à-dire, le ruisseau «au milieu du village». Un ruisseau dont on peut se plaire à imaginer que c’est sa présence qui a incité, il y a fort longtemps, les premiers colons à s’installer sur ses berges et à créer l’embryon de ce qui est aujourd’hui le village de Corcelles-sur-Chavornay. Mais pourtant, croissance et modernité obligent, il a été, depuis lors, enterré et contraint de couler, invisible, sous les pieds des habitants.
Fort heureusement, la perception que l’on a, aujourd’hui, des cours d’eau a bien changé. La Confédération et les cantons subventionnent très largement leur renaturation afin de recréer des conditions aussi proches que possible de leur état initial, favorisant ainsi une flore et une faune diversifiées.
Cette opportunité n’a pas échappé à la coopérative d’habitation qui occupe le château et sous le terrain de laquelle, s’écoule le ruisseau. D’entente avec la commune, qui agit comme maître d’œuvre, elle a donc élaboré un projet de remise à l’air libre.
Les villageois bénéficieront également du projet puisque la réapparition du ruisseau se fera sur une parcelle communale située juste en bordure de la route cantonale, au centre du village. Une petite place de détente, que d’aucuns appellent déjà le «nid des hirondelles» (en référence au sobriquet des habitants) sera aménagée au bord de l’eau.
Les travaux ont débuté il y a peu et ont été marqués par «l’envol» de deux fontaines centenaires, pesant chacune plusieurs tonnes, qui se morfondaient au bord d’un ruisseau qui n’existait plus… L’une d’entre elles, au moins, après restauration, reviendra au printemps agrémenter la parcelle communale. Le reste des travaux est plus terre à terre et consistera, dans un premier temps, à évaluer la qualité des matériaux utilisés pour combler le lit du ruisseau, à les éliminer si nécessaire, puis à creuser un nouveau lit pour le cours d’eau. Et, finalement, au printemps, viendra l’aménagement des berges.