Dans le téléjournal de la RTSR de jeudi dernier, Darius Rochebin a évoqué le souci que provoquent certaines porcheries, en particulier à Pompaples et à Juriens, à la suite de dénonciations portées par MART (Mouvement pour les Animaux et le Respect de la Terre) sur la base de vidéos tournées au mois de septembre passé. Pour en savoir plus, l’Omnibus a mené l’enquête auprès des autorités locales pour commencer. A Pompaples, c’est le syndic Georges Barré qui a répondu à nos questions.
Ce que l’on sait, au village, c’est que de la porcherie émanent souvent de très mauvaises odeurs, surtout en été, lorsque l’on travaille la vigne communale et d’où l’on sent ce «nectar» qui n’a rien à voir avec l’harmonie du vin. Selon les rumeurs, certaines choses auraient déjà été corrigées et, visiblement, il y aurait trop d’animaux par rapport à la surface. A la Municipalité, nous n’avons jamais reçu de plaintes officielles, mais seulement des remarques ou des commentaires. En plus, le propriétaire n’est pas un habitant du village.
Prêt à intervenir s’il le faut
A Juriens, on sait bien que cette porcherie n’est plus aux normes depuis longtemps, nous dit la syndique Rosemay Christen. Il y a trop de porcs dans ces locaux et on doute des contrôles puisque rien ne bouge. En tant qu’autorité communale, il me semble qu’on aurait le droit de poser des questions aux instances officielles, mais on ne nous en offre pas la possibilité. De fait, nous ne pouvons pas donner des renseignements à la population, qui nous demande si cela va durer encore longtemps. Le propriétaire paie des amendes, mais poursuit son activité. Dans un milieu rural comme le nôtre, je déplore que ces porcheries soient associées au monde agricole dans lequel les paysans sont obligés d’obéir à des normes très strictes en matière de détention de bétail, alors que ce n’est pas le cas dans ce domaine. S’il le faut, je suis prête à intervenir auprès du vétérinaire cantonal si l’état de cette porcherie devait encore perdurer.
Intensification des contrôles
Au service de la consommation et des affaires vétérinaires, le porte-parole Philippe Racine nous précise que six contrôles ont été effectués dans ces porcheries depuis septembre 2016. Des mesures ont été prises et des infractions ont fait l’objet de dénonciations pour caillebotis usés, soins aux animaux déficients et intensité lumineuse insuffisante. Les derniers contrôles datent de ces derniers jours et des mesures plus strictes ont été prises pour 2017. Il faut savoir que ces porcheries sont souvent gérées par une seule personne qui n’effectue souvent qu’un passage journalier d’où ce laisser-aller qu’il était temps de freiner !
Du côté du service de l’agriculture, on précise qu’en 2018 les règles exigeront de la paille dans l’étable et moins de cochons au mètre carré (l m2 au lieu 0,6 actuellement). La plupart des porcs vaudois passent par les abattoirs de Micarna (Migros) ou Bell (Coop) et dans une moindre mesure par ceux d’Orbe ou d’Avenches. Frédéric Brand nous indique que les consommateurs peuvent sans autre exiger de savoir dans quelles conditions a été élevée la bête qu’ils achètent au détail. En se montrant exigeants, ils contribueront à l’amélioration des conditions d’élevage du porc.