Il fait partie de ces gens que chacun connaît, a croisé à un moment ou un autre: que ce soit par sa bonhomie naturelle ou par l’une ou l’autre de ses multiples activités, Willy Deriaz est à coup sûr une personnalité incontournable de la bonne ville d’Orbe.
Dès ce vendredi, Willy Deriaz est l’invité de Mémoire Vive, une capsule vidéo mise en ligne par CAPStv. L’homme que l’on y découvre est à l’écran comme au quotidien: chaleureux, généreux de souvenirs, d’anecdotes. Et parfois moqueur, comme le démontrent ses premiers pas tests face à la caméra de TV Suchet, une séquence savoureuse à souhait.
Les lecteurs de L’Omnibus connaissent aussi et surtout les talents de plume de Willy Deriaz. Qui rédige aujourd’hui notamment, volontiers et avec beaucoup d’astuce, les hommages aux nonagénaires de la ville. Un exercice qui lui apporte le plaisir de rencontres riches d’échanges et de souvenirs partagés.
Bruyants lapins
Comment lui est venu ce goût pour l’écriture? Il nous l’a raconté à l’heure apéritive, assis à la table de son extraordinaire cuisine – un livre de souvenirs à elle seule. Alors qu’il était tout jeune élève au collège secondaire, le français était enseigné par le directeur de l’établissement, un homme connu pour sa sévérité et sa tendance à railler les moins bons écoliers. Ce jour-là, ils avaient pour consigne de rédiger une lettre de réclamation; le jeune Willy avait choisi le prétexte du bruit dérangeant des lapins du voisin. Après correction, leurs textes furent remis aux élèves en citant le nom et la note de chacun, du meilleur au moins bon. Le tour de Willy n’arrivait pas et il craignait le pire. Appelé le dernier, ce fut à sa grande surprise pour entendre son texte lu en classe, gratifié d’un neuf et demi sur dix, et son professeur lui dire «tu devrais devenir journaliste».
Double voie
Il n’a finalement pas choisi cette voie, mais celle de l’Orbe-Chavornay. Néanmoins son nom figure au bas de nombreux articles, d’abord pour l’ancêtre de L’Omnibus, la Feuille d’avis d’Orbe. Il se souvient de son premier compte-rendu du Conseil communal. Le directeur de l’imprimerie l’avait félicité, mais à la séance suivante un conseiller s’était levé et avait dit: «j’espère que le journal d’Orbe nous envoie autre chose qu’un correspondant de seconde zone»!
Son humour sans méchanceté a aussi trouvé à s’exprimer avec joie dans l’Urbi sans gêne, le journal du carnaval, un vrai travail d’équipe qu’il a beaucoup aimé. Quand on lui demande qui est son modèle, sa référence en matière de littérature, sa réponse ne se fait pas attendre : le Vaudois Charles-Ferdinand Ramuz. Voilà qui fournit un début d’explication à son style d’écriture.
A découvrir sur www.capstv.ch – ou Facebook, Instagram ou encore YouTube (CAPStv). A noter: le 6 septembre, la nouvelle capsule de CAPStv sera consacrée à la fête des 600 ans du pont du Moulinet.