Portrait : Le riche parcours d’un souffleur de musique

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Portrait : Le riche parcours d’un souffleur de musique

Frédéric Monnard est connu des gens de la région comme comptable indépendant. On fait notamment appel à lui au temps des déclarations d’impôts… sans soupçonner l’univers dans lequel ce trompettiste a évolué en parallèle.

Tout a commencé d’une manière classique: le petit Frédéric a voulu faire comme son père, jouer d’un instrument à vent. C’est à l’école de musique de la fanfare d’Oron qu’il a appris la pratique de la trompette, la théorie de la musique… et l’art de défiler au pas! Jeune homme, il se tourne vers d’autres rythmes, qui vont le transporter dans un défilé de genres musicaux mieux adaptés à sa propre foulée: ska, reggae, jazz et chanson vont l’entraîner dans une farandole de rencontres et d’instants inoubliables.

On choisit un instrument, mais son apprentissage reste complexe. En autodidacte, Frédéric Monnard acquiert au fil des années la maîtrise de multiples instruments: du bugle, qu’il trouve moins martial que la trompette, des différents saxophones, enfin de tous ceux dans lesquels le vent passe, y compris l’accordéon schwytzois.

Il découvre la musique sans partition dans  un groupe de ska-reggae, pour lequel il crée ses propres lignes instrumentales. Frédéric développe sa façon de jouer avec ses tripes et son cœur, se façonnant ainsi un style qui lui est propre. Jamais rassasié, il s’exerce encore aujourd’hui, à 46 ans, à l’apprentissage d’autres familles d’instruments, comme celle des cordes avec, par exemple, le ukulélé.

Sur de grandes scènes

C’est à Delémont que le musicien a fait ses premiers pas sur scène: «Je trouvais incroyable que des gens paient pour nous voir», se rappelle-t-il. Il est alors bouleversé par le partage avec le public, et l’envie de jouer en live ne le quittera plus. Les scènes du Tout-Paris s’ouvrent à lui, entraînant de nouvelles expériences. Mais c’est ici, en Suisse romande, qu’il s’épanouit. Au palmarès du jazzman, notamment, la scène du Chorus à Lausanne, celle aussi du chapiteau au Paléo, avec le groupe de reggae Jah Man Gang. Ce même groupe monte sur la scène du Chant du Gros, au Noirmont, juste avant le groupe mythique de hip hop IAM. La rencontre avec ces «monstres», pourtant tout simples, autour du repas qui a suivi les concerts, fait encore briller ses yeux.

Devenu président d’un big band, Frédéric est sollicité pour aider, cinq années de suite, à la programmation du Montreux Jazz off, ce qui lui a donné l’occasion de jouer avec des musiciens hors pair lors de jam sessions – il se souvient notamment du trac énorme qu’il a éprouvé quand, poussé par Claude Nobs, il a rejoint B.B. King sur scène. Au Picotin, le chalet du fondateur du Montreux Jazz Festival, il a croisé des artistes de renommée mondiale, tels que Prince et Jamiroquai. De lui, on dit qu’il est «un musicien suisse capable de souffler dans tout ce qui s’apparente à un instrument et d’improviser avec tout ce qui s’apparente à un musicien».

Compta et girouettes

Frédéric est marié à Sandra, une fille de Bavois. Ils s’étaient d’abord installés à Chavornay avant de reprendre une ferme à Essertines-sur-Yverdon, où ils chérissent leur fille et fabriquent des girouettes. Mais la musique n’est jamais loin: le bugliste a récemment collaboré avec le guitariste-chanteur Brice Simon, d’Yverdon, sur le thème de l’actuelle révolte des paysans. Une chanson que l’on peut écouter sur la page FaceBook de Frédéric Monnard – une page intéressante, avec plein de choses à découvrir.

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