Si vous tapez Kua Namsaeng sur Google, vous tomberez illico sur le compte Instagram d’un influenceur et cuisinier à succès. Le jeune trentenaire revient volontiers à Baulmes, où il a passé sa jeunesse.
C’est en 2000 que Kua Namsaeng est arrivé à Baulmes avec sa maman, en provenance de Thaïlande. Il avait alors juste huit ans. Il y a ainsi passé une grande partie de sa jeunesse et suivi sa scolarité, avant de s’engager au CHUV pour se former au métier de cuisinier. Il y est resté quelque deux ans, accomplissant au passage un préapprentissage: à cette époque ses lacunes, en français notamment, l’empêchaient de viser plus haut.
Habitante de Vuiteboeuf, Nicole Schwab fut une de ses formatrices aux cuisines de l’hôpital universitaire. Elle a souvent fait les trajets avec lui, et garde le souvenir d’un garçon poli et jovial, qui avait de l’ambition; sa volonté d’apprendre le métier était telle qu’il n’abandonnait jamais. « Il m’a apporté beaucoup de satisfaction et je ne suis pas surprise par sa trajectoire », commente aujourd’hui la formatrice.
Du CHUV au succès
A l’époque, Kua sait qu’il doit approfondir ses connaissances et que ce ne sera pas facile. Il décide de bourlinguer pour sa formation, l’étranger l’appelle. Il hésite d’abord à se rendre à Londres, mais un ami belge lui suggère d’entrer dans un restaurant d’Anvers spécialisé dans les produits de luxe. Il y devient rapidement responsable de la partie sushi. Puis il continue de faire ses armes dans différents restaurants belges, avant de se rendre en Espagne et d’ouvrir un restaurant à Majorque. Durant l’hiver, comme tout ou presque est fermé dans l’île baléare, il revient à Anvers et ouvre Le Parisien, un bar… thaï, aujourd’hui reconnu pour ses cocktails, et y travaille avec cinq employés. En été et durant le marché de Noël, c’est l’euphorie et le bar ne désemplit pas… Puis Kua poursuit ses voyages d’études, parle mode et nourriture sur Instagram; les succès arrivent tout naturellement et notre Baulméran, qui compte aujourd’hui 230’000 followers, devient notamment ambassadeur en Belgique pour les marques Coca et Magnum.
Kua revient souvent en Suisse voir sa mère, son beau-père Richard Berger et ses demi-frère et sœur, Kenneth et Samantha. Avec modestie, parfois un peu de retenue, il parle de sa vie, de son arrivée en Suisse, de l’accueil reçu à l’époque à Baulmes, où il a pratiqué avec de nombreux amis de son âge le football, la gymnastique et le ski. Très à l’aise en informatique, il donne volontiers à ses amis des conseils en technologie et graphisme. «Progression» est son maître-mot;: il en parsème son discours et rêve aujourd’hui d’ouvrir un restaurant en Suisse, mais également de cultiver des fruits en Thaïlande.