Le week-end dernier s’est tenue à Lausanne la session cantonale des jeunes. Cette rencontre annuelle a pour objectif de faire entendre la voix politique de la jeunesse dans les affaires du pays de Vaud. Quid de la participation de la région d’Orbe à ce processus?
La session 2025 a rassemblé à Lausanne, venues des quatre coins du canton, plus de 70 jeunes entre 14 et 20 ans. Les discussions se sont étendues sur deux journées. Au programme, quatre thèmes: le harcèlement, le système de santé, l’alimentation et le logement des jeunes.
La journée du samedi s’est déroulée à la Haute Ecole Pédagogique (HEP). Les participantes ont rencontré des expertes des différents sujets, ainsi que des députées. Elles ont ensuite discuté en petits groupes afin d’élaborer des propositions concrètes de mesures politiques pour améliorer la situation sur les quatre thèmes de la session.
Le lendemain, dimanche, les jeunes ont investi le bâtiment du Parlement vaudois. Assises sur les bancs du Grand Conseil, les participantes ont débattu des mesures élaborées par les unes et les autres la veille. Enfin est venue l’heure fatidique du vote, pour accepter ou refuser démocratiquement chaque proposition de mesure.
Santé, alimentation et logement
Cinq idées de mesures ont été retenues par la majorité: engager des médiatrices cantonales pour renforcer la prévention contre le harcèlement entre élèves; instaurer une formation continue obligatoire pour les enseignantes pour leur permettre de mieux agir contre le harcèlement en milieu scolaire; créer des maisons de santé régionales dédiées aux jeunes de 18 à 25 ans; instaurer des cours sur l’alimentation éthique à l’école obligatoire; et enfin élargir l’accès aux logements pour étudiantes à l’ensemble des jeunes en formations de tous types ou en situation de précarité.
Ces propositions ont été remises au président du Grand Conseil vaudois, Jean-François Thuillard, qui les transmettra à tous les partis politiques présents au parlement.

Commission à l’année
Derrières cet événement ponctuel se cache un organe permanent: la commission des jeunes du canton de Vaud. Cette commission, créée il y a 13 ans, est composée de 30 jeunes entre 14 et 20 ans. Elle s’active toute l’année pour déposer des prises de position, par exemple pour augmenter le budget de prise en charge psychologique des problèmes de santé mentale chez les jeunes. Le porte-parole de la commission des jeunes, Abdel Saiah, a ainsi raconté que la commission a également mené récemment une campagne de promotion des certificats fédéraux de capacité (CFC), ces derniers étant considérés comme insuffisamment valorisés socialement dans le canton.
La commission joue aussi un rôle consultatif auprès du Grand Conseil vaudois pour les projets concernant la jeunesse. Enfin, c’est la commission qui choisit les thèmes discutés lors de l’annuelle session des jeunes et là, tout se lie !
Notre région sous-représentée
En anglais, tout ce processus » commission et session des jeunes « , mis en marche depuis un peu plus d’une décennie, serait qualifié de youth empowerment («empouvoirement des jeunes», en traduction par anglicisme). Il s’agit de permettre aux jeunes de prendre plus de place dans la marche des affaires publiques, de s’exprimer politiquement et d’être plus entendues. La région d’Orbe ne participe pour l’instant que très peu à ce processus cantonal. En effet, à la session cantonale 2025 il n’y avait qu’une jeune provenant de notre région, et aucune ne siège à la commission permanente.
Cette semaine marque pourtant l’ouverture d’une fenêtre d’opportunité pour dé-marginaliser l’ancien district d’Orbe. En effet, les candidatures pour le renouvellement de la commission des jeunes ont officiellement été ouvertes ce lundi pour le mandat 2025-2027. Or les membres de la commission sont choisies de telle sorte à équilibrer les provenances géographiques de toutes les parties du canton. Si donc une jeune du district d’Orbe se présentait, elle aurait de très bonne chance d’être choisie, étant donné la sous-représentation actuelle de la région. Affaire à suivre…
Pour le renouvellement de la commission, les intéressé.e.s de 14 à 20 ans sont invité.e.s à faire acte de candidature d’ici le 5 mai 2025 sur www.cdj-vaud.ch.
Le neutre au féminin
La session cantonale a en réalité réuni des représentants tant masculins que féminins de la jeunesse, mais, s’agissant d’un thème traitant de l’inclusion d’une tranche de la société au sein de l’espace public, l’auteur de l’article a pris le parti d’un langage inclusif expérimental, dans lequel la forme féminine est utilisée pour le neutre, incluant le masculin (par exemple: «les participantes» = les participantes et les participants; «elles» = elles et ils). Cet essai de forme d’écriture est spécifique à cet article et entièrement indépendant de la politique générale d’écriture épicène de la rédaction.