«C’est génial, non? Il y en avait sur le clocher de l’église, c’était super joli. Et quand elles volent, avec leurs grandes ailes aux extrémités noires…». Sylvie Converset est tout sourire, observant longuement les 25 cigognes qui arpentent lentement le champ, juste derrière l’entreprise de mécanique de précision RMV, mardi dernier à Vaulion. «Regardez, elles se secouent, sans doute parce qu’il a cessé de pleuvoir». Cette Vaulienie est pourtant une habituée de ces élégants volatiles, elle qui a fait sa formation d’ostéopathe pour animaux à Avenches. «Mais on ne peut s’empêcher d’être émerveillé, ne serait-ce qu’à cause du mythe de tous ces bébés qu’elles amènent ». Une légende probablement née au XIXe siècle en Alsace. A l’autre bout du village, à la sortie direction la Vallée de Joux, une dizaine d’autres cigognes s’affairent à déjeuner dans l’herbe. Des voitures s’arrêtent, habitants et visiteurs contemplent l’inhabituel spectacle, photographient, échangent sympathiquement. La «flotte» d’une quarantaine d’oiseaux est arrivée lundi vers 17 heures, explique avec émotion Valérie Meyer, habitante et secrétaire municipale. «Elles se sont posées un peu partout sur les toits, par petits groupes; il y en avait sur l’église, l’école…» Seront-elles encore là demain? Une semaine peut-être? Les conversations vont bon train, mais les symboles de la fertilité (associée aux naissances) ont eux leur propre plan de vol. Qui sait, si la région est accueillante…
