Vendredi dernier avait lieu la remise des prix du concours de photos de l’établissement secondaire d’Orbe et environs. Thème choisi par les enseignants de sciences : l’arbre.
Voilà un beau projet pédagogique, initié par Alain Mabille et Caroline Desponds, professeurs de maths et sciences au collège de Montchoisi à Orbe, qui propose d’approcher la nature à travers la photographie.
Voici plusieurs années, ces enseignants ont eu l’idée d’amener enfants et adultes à observer différemment la nature pour en faire des photos et ainsi se risquer à partager leur propre vision. Le thème choisi cette année était L’arbre. L’année prochaine, Le micro-monde leur fera changer de perspective et d’échelle. «Le but est qu’ils regardent la nature. Nos classes sont des 9,10 et 11S, mais c’est ouvert à tout le collège», précise Caroline.
Lors de la remise des prix, les familles ont pu admirer toutes les photos du concours. Le 3e prix a été attribué à Maelyn Ballu pour Balade dans la brume, le 2e prix à Naïla Reymond pour Soirée hivernale et le 1er prix à Hampus Gétaz pour L’arbre du brouillard, qui lui a valu un abonnement annuel à la piscine d’Orbe. Un prix du public a aussi été décerné, avec 105 voix sur 500, à Capucine Bouttier pour Les arbres dans le coucher de soleil, en même temps qu’un prix coup de coeur à Nora Riesenmey pour En ombre chinoise. L’affiche de l’évènement avait été réalisée par la jeune dessinatrice Camille Hostettler, dans le cadre du cours de dessin de Pascal Meier.
S’ouvrir aux autres
«À travers cette action, on ouvre l’école sur la ville d’Orbe, c’est une possibilité de s’exprimer autrement pour les jeunes. Ils osent faire des photos, des dessins comme l’affiche de l’exposition. Les profs ont beau être décriés, ils sont extraordinaires. Caroline et Alain transmettent une passion même en dehors du cours, ils sont prêts à s’engager différemment. Alain est au taquet. S’il arrête de dire 150 000 fois par année le mot «mythique», je commencerai à m’inquiéter», dit fièrement Patrick Tharin, directeur du collège.
Malheureusement, l’école propose peu de possibilités aux élèves d’exprimer leur créativité. «On fait de notre mieux à l’ère de l’IA où tout est accessible, et avec laquelle on peut tout comprendre sans l’avoir jamais appris. La créativité, il faut la développer pour oser. Les plus petits ont moins de blocage, mais les 9, 10 et 11S ont déjà plus de soucis avec la créativité. L’école traditionnelle leur demande d’apprendre sans cesse, de restituer. Il y a un petit problème que l’école devra résoudre: c’est de les laisser oser créer», constate de manière lucide Alain Mabille. Qu’on se le dise.