Naissance d’une étoile qui danse

C’est bien sûr en musique que le 60e anniversaire des Concerts de Romainmôtier a été célébré, dimanche à l’abbatiale. Ce concert attendu mêlait des pièces de Ravel et de Stravinski à l’œuvre originale d’Ezko Kikoutchi, nouvelle organiste co-titulaire à Romainmôtier.

«Vous allez assister ce soir à la naissance d’une étoile qui danse». C’est en mettant en musique le thème de la naissance qu’Ezko Kikoutchi, nouvelle directrice et organiste co-titulaire à Romainmôtier, a choisi de célébrer le 60e anniversaire des concerts de l’abbatiale, dimanche dernier. «Elle voulait parler de la beauté de la région, de la magie de ce lieu, ici, dans cette nature. Le thème, c’est donner vie – donner vie à une création, trouver les mots pour dire la beauté, trouver les notes pour dire la beauté, et vraiment donner vie, comme on la donne à un enfant», raconte Stéphane Blok, qui a composé pour Kikoutchi le livret de sa pièce Prière, pour ensemble, une ode à la contemplation et au silence à partir desquels naissent l’inspiration, les mots et la beauté.

Laurène Dif interprète une pièce solo pour accordéon. (Photos Héloïse Mouquin)

Entre Ravel et Kikoutchi

Le concert était composé de plusieurs pièces alternées, appelant de nombreux changements volants pour les différents musiciens et musiciennes. Les pièces de Ravel et de Stravinski pour quatuor à cordes, interprétées par l’incontournable quatuor lausannois Sine Nomine, étaient ainsi entrecoupées de compositions originales d’Ezko Kikoutchi. Parmi celles-ci, Pour enfanter une étoile qui danse, la première, a empli l’abbatiale des sonorités profondes et presque animales d’une flûte à bec Paetzold, un instrument à l’aspect insolite, admirablement joué par Anne Gillot; la seconde, intitulée A la mémoire de ton souffle, était un solo pour accordéon, interprété par Laurène Dif. Enfin, l’œuvre de Kikoutchi qui concluait le concert, Prière, pour ensemble, en sept mouvements, a réuni tous les musiciens et musiciennes, auxquels se sont ajoutés Christian Delafontaine à la flûte traversière, Michel Jordan à l’orgue, ainsi que Borbála Szuromi et Alma Kloetzer au chant – avec un livret en français, touche rafraîchissante.

Ezko Kikoutchi présente son œuvre, en live sur Espace 2, dimanche à l’abbatiale. (Photos Héloïse Mouquin)

Première mondiale

Il s’agissait d’une première mondiale pour la pièce Prière, pour ensemble, qui a été commandée à Kikoutchi spécialement pour l’occasion, et les spectatrices et spectateurs étaient venus nombreux y assister. Toutefois l’auditoire, ce soir-là, ne se limitait pas au seul public présent dans l’enceinte de l’abbatiale: le concert était en effet capté et diffusé en live par la RTS sur Espace 2, dans le cadre de l’émission Concert Nomade. L’on peut ainsi découvrir ou redécouvrir en ligne cette célébration de la musique.

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