MORMONT : Partira ou partira pas ?

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MORMONT : Partira ou partira pas ?

ZAD – L’expulsion des occupants la ZAD de la colline du Mormont est fixée pour fin mars. Comment les principaux intéressés perçoivent cette menace qui plane au-dessus d’eux? Que comptent-ils faire? Eléments de réponse.

L’Omnibus a rencontré une dénommée «Zvet», pour prendre la température. La gestion de la communication est une de ses multiples casquettes. Malgré le froid et la brume, l’ambiance reste positive et les rires se font entendre dans les cabanons. La discussion se déroulera sur deux bottes de foin, à l’abri de la pluie. 

Etre réactif avant tout

L’expulsion fixée pour fin mars, suite à une plainte de l’entreprise Holcim, devrait-elle décourager les occupants? Les policiers ont installé un dispositif de barrière à l’entrée du cimetière et se préparent pour ce qui va suivre. Les zadistes, qui ont renforcé le périmètre, n’espèrent pas pour autant l’escalade des tensions. 

Zvet parle d’une mobilisation créatrice. De créativité, la zone, foisonnant de projets artistiques et d’initiatives, n’en manque pas. L’écriture, la musique, la couture, et tant d’autres approches artistiques peuvent devenir vecteur de message et faire acte de résistance. Face au béton et à son monde, ils espèrent que leur message puisse prendre de l’ampleur. «Il y a toujours quelque chose à faire, la fatigue se fait sentir et les journées sont parfois longues. L’expulsion à fin mars implique d’être réactif. Le risque d’évacuation approche, et même si les avis divergent, on constate beaucoup de réactions positives dans la région, et bien plus loin encore.»

Une réaction «légitime»

Depuis octobre, les zadistes vivent sur cette colline, aux rythmes rudes des mois d’hiver, dans le but de préserver ce patrimoine naturel par l’occupation du lieu. C’est une cause environnementale, mais aussi humaine. Même si une «zone à défendre» n’est par définition pas légale, c’est aujourd’hui une forme d’action directe. Pour les zadistes: «L’occupation est une réaction légitime face à la crise environnementale. C’est également une remise en question des valeurs actuelles, face à un système qui, dans une logique d’exploitation sans limites, ne propose plus de solution viable et enviable pour les générations futures.» La résolution sur place n’est donc pas uniquement de l’ordre d’une revendication écologique. Dans l’ensemble, une ZAD lutte pour un changement de paradigme, car l’actuel n’est plus viable aux yeux de ses occupants. Il s’agit aussi de renouer avec l’échange authentique et d’expérimenter de nouvelles façons de coexister. 

Mais aussi?

Elle est surtout une expérience humaine hors-norme, non dictée par une hiérarchie et qui implique une activité créatrice fascinante. On y trouve des véhicules aux plaques improbables ainsi que des mouvements de milieux variés qui se rejoignent sur un même terrain pour apporter du soutien et tenter de nouvelles synergies. Bien loin de l’image dérangeante du militant violent parfois véhiculée. Preuve en est, les nombreux sourires qui ont accompagné ce riche échange.

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