Les betteraviers de la Plaine de l’Orbe face au virus de la jaunisse

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Les betteraviers de la Plaine de l’Orbe face au virus de la jaunisse

Après plusieurs années difficiles pour le secteur betteravier, les cultivateurs sont aujourd’hui alarmés par l’essor d’un virus de la jaunisse que répand le puceron vert du pêcher. La douceur de l’hiver a provoqué l’apparition précoce de ce puceron, qui s’est nourri de sève sur la betterave pendant les trois mois qui ont précédé l’arrivée de ses ravageurs, notamment les coccinelles. Cela a diminué fortement le taux de sucre de la racine, raison pour laquelle Philippe Egger, président des Betteraviers de la Plaine de l’Orbe et environs, s’attend cette année à une chute des rendements de 30% à 50%. Si les parcelles situées en dessus de 700 mètres d’altitude sont moins concernées par la maladie, c’est n’est pas le cas de la Plaine de l’Orbe (plus de 8% de la production suisse de betteraves), qui semble être également pénalisée par la forte présence de plantes hôtes du virus, comme le colza.

Sur le plan financier, Philippe Egger chiffre la diminution de recettes à Fr. 1500.– par hectare, ce qui représente environ 27 millions de francs au niveau suisse, donc plus de 2 millions de francs pour les cultivateurs de la Plaine de l’Orbe et environs. Si, face aux difficultés que rencontre le secteur depuis 2016, la Confédération suisse a augmenté (en 2019) à Fr. 2100.– la contribution par hectare et a introduit un droit de douane de Fr. 70.– par tonne sur le sucre, cela risque d’être insuffisant pour que les betteraviers surmontent les problèmes actuels. C’est pourquoi, à la manière de nombreux de ses collègues, Philippe Egger diminuera ses surfaces betteravières pour 2021, ce qui confirme la tendance se dessinant depuis 2014. Cette diminution de la surface betteravière fait pression sur les sucreries de Frauenfeld et d’Aarberg et augmentera probablement les importations de sucre en provenance de l’Union européenne notamment – 26% du sucre blanc consommé en Suisse en 2019 a été importé.

En vue de normaliser la situation, les betteraviers suisses demandent à la Confédération de réautoriser provisoirement l’utilisation (interdite en 2019) des néonicotinoïdes, une catégorie d’insecticides efficace dans l’élimination des pucerons, mais très dangereuse pour les insectes pollinisateurs. Cette autorisation se justifierait par le fait que la récolte des betteraves s’opère durant la même année que les semailles alors que leur floraison n’intervient que lors de la deuxième année. Elle laisserait un peu de temps pour développer de nouvelles variétés de betteraves plus résistantes au virus et donner plus de place aux végétaux favorables à leurs ravageurs. Si la France a ré-autorisé l’utilisation des néonicotinoïdes jusqu’en 2023, nul doute que la décision de la Confédération suisse sera scrutée avec attention, tant le sujet des produits phytosanitaires est sensible, en prévision de deux votations en 2021.

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