Lanfrey, c’est où ? Gens de Lanfrey, notre village est en danger !

Voilà comme aurait pu s’exprimer au début du 16e siècle le syndic de ce village. Voilà aussi comment Fabrice De Icco aurait pu commencer sa présentation ce samedi matin sur la place du Bourg de Romainmôtier. En tout cas, c’était par la société de développement qui organisait l’événement que l’actuel préfet et ancien syndic du lieu prenait la parole pour présenter le résultat de ses recherches sur le lieu dit en titre de l’article. Il n’a pas caché que cette étude avait commencé avec Yann Dahhoui en 1995, une amitié qui les a guidés dans un travail de longue haleine. Dès l’âge de 17 ou 18 ans, ils ont effectué des recherches sur ce village qui fut un temps un voisin important du bourg d’alors.

Fabrice de Icco (photo Serge Goy)

Voilà pour le cadre de ces quelque 4 ou 5 heures pendant lesquelles il faut bien avouer que Fabrice a laissé libre cours à sa passion pour l’histoire. Historien de profession, il a emmené avec lui la trentaine de curieux presque tous du vallon dans un exposé à ciel ouvert plein d’anecdotes, de révélations et de détails éveillant l’intérêt pour l’histoire des deux localités. En voici quelques exemples parmi d’autres : la première évocation de Lanfrey est datée de 1272. A cette époque et jusqu’au début du 16e siècle, le village joua un rôle non négligeable dans les activités économiques du vallon. Il fut dit que c’est le village de Premier aurait été à l’origine de celui de Lanfrey alors qu’en fait il fut antérieur à celui des Premiolets. On trouve même les traces de la famille de Lanfrey qui fut une grande famille française et qui fut à l’origine de celle des Monod. En 1571, lors d’un recensement opéré par Berne, il n’y a déjà plus mention du village ; il semble alors qu’il y eut un élément qui précipita sa disparition : la peste, le manque d’eau, mais peut-être surtout la disparition de services qui aurait attiré les habitants peu à peu vers le bourg. Pour ce dernier, il fut aussi dit qu’une autre église se trouvait sur la place des Marronniers actuel et qu’un cimetière l’entourait. La chose témoignait ainsi de l’existence de deux paroisses et localités distinctes. Après sa démolition, un jeu de quilles rassemblait les gens du bourg et un bistrot s’ouvrait sur la place. On apprit aussi que le Fochau accueillait une léproserie ; le nom du lieu vient de « fossé » qui évoque une fosse où l’on déposait les morts. Une légende parle même d’un trésor, d’un mort disparu lors d’un enterrement, de sorcellerie et d’autres éléments savoureux que le narrateur du jour peu avare de détails nous a livrés en abondance.

Puis la petite troupe s’est ébranlée pour se diriger en direction du stand de tir, s’est enfilée sur la droite de ce lieu pour prendre une chemin pentu qui n’était autre que celui qui reliait la Vallée de Joux à Croy avant que la route cantonale fut construite au milieu du 19e siècle. C’est alors que l’on déboucha sur une vaste clairière où il est supposé que Lanfrey était situé.

Le moment se termina en un joyeux pique-nique sur les lieux mêmes et au rythme des questions et réponses que la curiosité des participants et les connaissances du raconteur apportaient.

Fabrice, dès l’entame, nous avait avertis que beaucoup d’inconnues subsistaient au sujet de Lanfrey et que ce pouvait en être frustrant. Mais il s’est avéré que toutes les suppositions exprimées au sujet du village et les informations sur le bourg n’ont fait qu’aviver l’intérêt et l’imagination des gens présents ainsi que l’envie d’en savoir plus sur l’histoire de leur communauté. Longue vie à la mémoire de Lanfrey.

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