Une enquête a été effectuée auprès des sociétés de la région pour connaître leur situation et leurs perspectives d’avenir avec les règles sanitaires actuelles.
Mars 2019, arrêt brutal des activités dans les sociétés chorales ou de musique dans la région. Pour certaines, à quelques jours près, elles réussissent à donner encore leur concert annuel, alors que d’autres doivent renoncer à quelques jours de leurs prestations. Reprise timide en juin pour la préparation de concerts éventuels en automne, mais l’USC (Union suisse des chorales) édicte alors des directives précisant le comportement de choristes, la salle de répétition, l’installation de cette salle, le déroulement de la répétition, la traçabilité des contacts, les sanitaires, les toilettes, la ventilation des locaux. On y parle beaucoup de désinfection, y compris toutes les poignées de porte utilisées et même des précautions concernant la distribution de nouvelles partitions: trois jours de délai avant de pouvoir les manipuler. Version assouplie depuis début juillet rendant les compétences aux cantons. Les fanfares ont également reçu le même genre de document.
Temps de réflexions pour les comités, ces recommandations demandent des adaptations énormes et des changements d’habitudes. La priorité est alors le maintien des liens, par exemple une société met en place le travail individuel des partitions à distance et l’envoi de messages hebdomadaires.
Le premier souci a été évidemment d’avoir une salle assez grande pour accueillir les musiciens avec 4 m2 à disposition. Les communes ont joué le jeu et ont mis en général les salles adéquates à disposition sans grever financièrement les sociétés.
Les concerts prévus en automne sont annulés, voire remplacés par des concerts de Noël, reste encore ouverte la configuration des lieux, les chanteurs devant être espacés. Les grandes manifestations avec orchestre sont reportées à l’année prochaine. Par exemple, les mesures pour les souffleurs nécessitaient l’installation de plexiglas de protection, inutile de dire que cela n’entrait plus dans le budget, d’autant plus avec un nombre restreint de spectateurs.
La structure d’une répétition évolue également. Elles sont écourtées, les pauses souvent supprimées; ainsi que le «verre de l’amitié» à la pause. Les chanteurs ne désirent pas chanter masqués. «Si tel devait être le cas, nous arrêterions immédiatement» confiera une chanteuse.
Avis partagé largement par tous les choristes. Les directeurs ou directrices prennent aussi leurs précautions. Dans certaines sociétés, ils arrivent avec leur propre matériel et se tiennent à distance respectable du premier rang et tout ce matériel est désinfecté. Le répertoire prévu a été parfois également revu.
Les questions financières sont souvent abordées. On se rend compte que pour cette année, la situation est encore viable. Mais qu’en sera-t-il pour la suite? Certaines sociétés ont demandé des aides à l’USC, aux communes et sont dans l’attente de réponses.
Certains choristes à risque ont préféré demander un congé. Mais dans l’ensemble, cela représente un pourcentage très faible. On voit ainsi la volonté très forte des gens de se rencontrer pour pratiquer ensemble l’art choral ou leur instrument. «Une année sans activité mettrait en péril notre société. Pas sûr que les gens reprennent après deux ans d’interruption» propos tenus par un président de société. Bravo à toutes ces sociétés qui maintiennent la pratique de la musique à l’échelon local. Que cela puisse perdurer encore longtemps! La musique et le chant transmettent des émotions qui sont le reflet vivant de la société et d’une contrée.