Jeunesse et sport : Le saut à ski, une discipline ouverte à tous

Si le ski est très médiatisé en Suisse, le saut en reste une facette méconnue. Et beaucoup de parents hésiteraient à l’idée de laisser leurs bambins s’y adonner! Pourtant, ce sport est bien moins dangereux qu’il n’y paraît. À Vaulion, berceau de champions, nous avons rencontré deux passionnés,
Jérémie Moriceau et son fils Xavier.

Jérémie Moriceau, qui avait commencé à sauter dès l’âge de 8 ans, a arrêté la compétition à 16 ans, avec à son palmarès le titre de champion suisse de saut à skis. C’était en 1999.  S’il avait souhaité « lâcher les lattes » tandis qu’il démarrait une formation professionnelle, il officie aujourd’hui comme coach bénévole pour les débutants dans cette discipline, qui reste peu connue. Pourtant, rien qu’à la Vallée de Joux, une douzaine de jeunes sauteurs âgés de huit à quatorze ans suivent régulièrement les entraînements et participent à différents concours, sous la houlette de Ski Romand. Parmi eux, Xavier Moriceau et Esteban Gruaz, 11 ans tous les deux, viennent de Vaulion, tandis que les deux frères Nathan et Justin Stern, 11 et 13 ans, viennent de Croy. Le Vallon du Nozon est donc bien représenté.

Les Diablerets fin janvier 2023 : Xavier Moriceau 2 e et Justin Stern 4e, tous deux du Ski club Vallée de Joux (photo fournie)

La jeunesse, un atout pour se lancer

Comme le précise notre coach, ce sport est bien moins dangereux qu’il n’y paraît et les blessures sont peu courantes. L’entraînement sportif régulier et la formation font que les enfants qui optent pour la pratique du saut sont bien encadrés tout au long de leur parcours, passant des petits aux plus grands tremplins.

La discipline, faut-il le préciser, est aussi ouverte aux filles – elles sont d’ailleurs déjà bien présentes dans le club combier. L’âge idéal pour commencer se situe entre 7 et 10 ans. Après les premiers rudiments, les premiers sauts se font sur un tremplin de 10 mètres. Par la suite, dès qu’ils en ont les capacités, les jeunes sauteurs font leurs preuves sur des éléments plus conséquents de 30, 50 mètres et plus.

La rivalité n’est pas vraiment de mise parmi les concurrents, la camaraderie et l’esprit d’entraide étant bien plus importants. Ceci se révèle surtout lors des différents déplacements et camps, chacun pouvant compter sur ses camarades dans tous les domaines liés à leur passion commune. L’idole de toutes ces «chères têtes blondes» reste bien entendu Killian Peier: le champion de La Sarraz, qui termina notamment deuxième d’une épreuve de coupe du monde – c’était en 2019 à Nijni Taguil, en Russie – a lui aussi commencé sa carrière au Brassus.

Entraînement soutenu

Xavier Moriceau pour sa part a déjà réussi un saut de 92 mètres. Un résultat obtenu grâce à des séances d’entraînement pluridisciplinaires suivies en parallèle de sa scolarité: condition physique en salle, ski de fond (le combiné nordique associant les deux disciplines), entraînement sur tremplins, le plus souvent à Chaux-Neuve près de Mouthe, en France voisine. Des facilités lui sont accordées pour être libéré de l’école quand ont lieu camps et compétitions, parfois en des lieux éloignés – si ce n’est à Kandersteg ou Einsiedeln, ce peut être en Autriche ou en Slovénie – et occupant de longs «week-ends» qui s’étendent du jeudi au dimanche. Il faut être bon élève pour parvenir à compenser les absences des bancs d’école par des devoirs à faire chez soi, et donc beaucoup de rigueur et de discipline personnelle pour que ces activités soient compatibles.

Précisons encore que la pratique du saut à ski ne se limite pas à l’hiver. Les sportifs peuvent s’y adonner toute l’année, et principalement l’été, sur des tremplins à revêtement synthétique, ce qui permet un entraînement ininterrompu.

Inter A la portée de tous

À la Vallée de Joux, au club de ski, tout est mis en œuvre pour que le saut à ski soit attractif. Les débutants peuvent disposer de tout le matériel nécessaire, skis, chaussures et combinaison, ainsi que de coachs, pour une cotisation annuelle de 150 francs. Une fois les bases acquises, des moyens supérieurs sont mis à disposition: un entraîneur professionnel est engagé à plein temps, les déplacements sont plus nombreux et plus éloignés, le matériel devient également plus onéreux… Une participation plus importante est dès lors demandée aux sportifs, qui peuvent toutefois profiter d’une remise en participant occasionnellement à des actions de… ventes de fondues auprès de leurs connaissances et voisins!

Les jeunes sauteurs en combinaison de saut (photos fournie)

Pour les lecteurs qui souhaiteraient voir ces jeunes espoirs s’envoler, le Ski club Vallée de Joux organise les 11 et 12 mars prochains à Chaux-Neuve une Coupe suisse où se retrouveront tous les compétiteurs de Suisse.

Plus d’infos La page Facebook de l’Equipe West présente de nombreuses photographies des entraînements et compétitions de ces jeunes sauteurs sur le plan suisse. Par ailleurs, Val TV a consacré un reportage à cette passion, à découvrir sur www.valtv.ch/les-jeunes-sauteurs-prennent-leur-envol. Intéressé-e par la discipline? Le site du ski club fournit de nombreuses informations: www.sc-valleedejoux.ch/saut-ski

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