Bien beau métier que celui de lignard à L’Omnibus, qui a permis tout récemment à l’auteur de ces mots de faire la connaissance d’ados purement qualifiables de «hors du commun», de jeunes génies de l’informatique qui allient avec élégance l’intelligence intellectuelle à celle du coeur, qui exhalent une joie de vivre doublée d’un profond sens de l’humour, qui savent coexister en équipe avec toute l’indulgence nécessaire et la complicité ainsi que l’amitié indispensables à faire de grandes choses en équipe.

Ces jeunes experts en informatique ont dépassé leur maître. Il ne s’agit pas d’un scoop: leur prof, Alain Mabille, l’avoue sans qu’il soit nécessaire de le torturer. Que voilà un tout bel hommage, une preuve d’estime ô combien méritée !

Cette attachante diaspora vient tout juste de rentrer de Houston (USA), où elle a participé à rien de moins que la finale mondiale de robotique Lego. Pas par hasard: auparavant l’équipe avait terminé vainqueur aux finales régionales du concours de robotique à Yverdon et s’était qualifiée pour les finales suisses, qui se sont déroulées à l’EPFL début mars.

Orbe a donc connu l’extrême privilège d’envoyer la seule équipe helvétique outre-Atlantique, direction la métropole texane, où nos juvéniles prodiges ont retrouvé 151 autres groupes en provenance du monde entier – ils y eurent ainsi le privilège d’entendre parler pas moins de 100 langues différentes…

Un sacré panel ! De sacrés souvenirs !

L’objet du concours consistait en la présentation et la description (en anglais, of course) des exploits techniques d’un robot monté et programmé de toutes pièces à partir d’un «vulgaire» kit Lego, ledit robot étant chargé de mettre en mouvements moult montages techniques, toujours à base des célèbres briques et à fonctions toutes plus différentes, inattendues et amusantes les unes que les autres. Un réel océan (Atlantique) d’imagination, des réussites parfaitement scientifiques, laissant le béotien auteur de ce billet les crampons plus qu’hésitants au pied de cette montagne de modernes connaissances…

L’autre épreuve à l’ordre du jour de ces joutes intercontinentales demandait aux candidats de «réinventer l’art» par le biais d’une vidéo de 5 minutes, challenge que cette même équipe, sous la bannière des e-arts, a relevé avec brio en imaginant un musée virtuel. Un si bref laps de temps pour visiter une galerie relève évidemment d’un marathon et le petit bonhomme figuré comme visiteur en a fait le tour au pas de course, pour un résultat parfaitement désopilant. Il a été néanmoins possible de saisir au passage le profil d’un penseur de pierre, ainsi qu’une Mona Lisa reconnaissable bien qu’un tantinet retouchée. Concernant le classement de nos champions lors de ces joutes toutes courtoises, le flou artistique restera ad aeternam: seuls les «oscarisés» sont connus, les viennent-ensuite restant lovés dans le flou artistique des classificateurs américains. Mais l’essentiel, pour paraphraser le baron de Coubertin, n’est-il pas non de gagner, mais de participer? Ils l’ont fait et bien fait. Bravo et un immense coup de  chapeau à eux.