CONTAMINATION – Lundi 6 septembre, grand branle-bas de combat sur les berges du Talent, les services cantonaux d’intervention et de lutte anti-pollutions arrivent à grand renfort de véhicules pour contenir une surprenante pollution aux hydrocarbures.
La surprise qui bloque les travaux
Les travaux de correction du cours du Talent destinés à faciliter la migration des poissons ont débuté depuis quelques semaines. Des machines de chantier travaillent dans le cours de la rivière, des camions vont et viennent sur la berge. Surprise, lundi 6 septembre, le cours du Talent est soudainement pollué par un écoulement d’hydrocarbure. Pas de réservoir défaillant sur une machine, pas de fût accidentellement renversé, pas de pollution en amont du chantier… Non, c’est en creusant dans la molasse bordant la rivière qu’une machine de chantier a crevé dans la roche une poche contenant du pétrole brut. Celui-ci s’est naturellement écoulé dans le cours d’eau. Plus de peur que de mal pour la faune piscicole, les mesures rapidement prises et les barrages anti-pollution installés ont permis de limiter les dégâts
L’incident n’est cependant pas sans conséquence, selon Denis Rychner le responsable de la communication de la DGE (Direction Générale de l’Environnement). Le chantier est momentanément suspendu. Le temps pour les géologues de cerner le problème et ainsi éviter de nouveaux incidents de même nature. En effet, l’histoire montre que la zone pourrait receler d’autres réservoirs naturels de pétrole brut.
A la recherche d’hydrocarbures dans le canton de Vaud
Un gisement d’asphalte avait déjà été découvert en 1719 sur la rive droite du Talent et exploité durant quelques années. En 1838, le propriétaire du moulin de Chavornay, lieu actuellement connu sous le nom de «Vieux Moulin», avait adressé à l’Etat une demande de concession afin d’exploiter de l’asphalte sur sa propriété, chose qui ne semble pas s’être réalisée.
En novembre 1911, la Société du pétrole vaudois est fondée et lance des recherches d’hydrocarbure sur territoire vaudois. C’est ainsi qu’en été 1912 le vallon du Talent se prend pour le Texas. Deux forages, les premiers en Suisse, sont successivement exécutés, le premier atteint 246,4 m et le second 202,5 m, sans succès, si ce n’est que le premier sondage a rencontré des traces de bitume et un peu de gaz.
Pas étonnant dès lors qu’en 2021 on trouve quelques traces de pétrole tout juste bonnes à souiller le tranquille Talent. Autant se dire qu’il n’y a pas de quoi craindre de voir le paisible vallon se transformer en nouvel eldorado pétrolifère…