événement – Notre région ne manque pas d’anciennes demeures seigneuriales ou aristocratiques, dont l’intérieur
est peu connu du public. Que recèle le Château des Clées?
1000 ans d’histoire
Du haut de ses quelque dix siècles d’existence, le donjon, s’il était doté de parole, aurait des choses à raconter. Il en a rencontré, des brigands, des seigneurs et des marchands. De par sa position éminemment stratégique, il s’est inscrit dans l’histoire militaire, politique et économique de notre région que ce fût sous La Savoie, La Bourgogne ou les Bernois. Il fut même en mains anglaises au XIXe siècle alors qu’un certain Sir Walter Stevenson Halliday faisant transformer le donjon en y perçant de larges fenêtres. En 1883, la famille Pellis dit Conod, originaire du lieu en devient propriétaire. Il est actuellement détenu par la famille Desbaillets de Lausanne.
Si beaucoup d’entre nous ont bien en tête l’élégante silhouette du donjon, peu ont eu la chance de faire connaissance avec l’intérieur du bâtiment, en mains privées, comme rappelé ci-dessus.
Une étonnante collection
Une information nous est parvenue par le truchement d’Olivier Grandjean de Juriens, spécialiste reconnu du monde campanaire, comprenez fin connaisseur de tout ce qui touche au domaine des cloches et sonnailles. Nous apprenons que le donjon abrite une collection de plus de 80 pièces, constituée dans les années 1930 par un avocat franco-suisse, Henri Sambuc, établi en Indochine. Quel rapport avec Les Clées, vous demanderez-vous? Eh bien ce monsieur était le cousin de l’avocat vaudois Georges Pellis dit Conod. Ceci expliquant cela. A relever par ailleurs que ces cloches n’ont pas de relation historique avec le Château.
La collection comporte des pièces de Suisse, de France, d’Italie, d’Autriche et du Sud-Est asiatique, les plus anciennes remontant au XVIe siècle. Les colliers de ces cloches sont en cuir, en métal, en fibres végétales ou en bois sculpté. Certains comportent une serrure ouvragée. Un des plus anciens colliers en bois représentant un berger et une bergère remonte à 1546. A mentionner, au sein de la collection, une cloche en bois du Nord Vietnam qui a été offerte par Pierre Barbey, consul général retraité, de Juriens. Exotique également, la collection comprend une grande cloche rituelle en bois pour les buffles, en provenance de Bali.
Pourquoi aborder ce sujet actuellement? La raison en est que cette collection va être vendue de gré à gré au mois de juin de cette année, sous la conduite experte d’Olivier Grandjean à qui cet article doit l’essentiel des éléments apportés. Des informations plus précises quant à cette vente suivront.